Dans ces trois wilayas, les dommages occasionnés au sein des ménages par les coupures d'électricité sont énormes. À Tizi Ouzou, en cette période de fêtes, de longues soirées estivales et surtout de grosses chaleurs, le quotidien des citoyens est souvent contrarié par toutes ces coupures d'électricité qui se multiplient de jour en jour dans ce chef-lieu de wilaya, mais aussi dans de nombreuses autres localités de Haute-Kabylie telles que Larbâa Nath Irathen, Aïn El-Hammam, Bouzeguène, Iferhounène, Azazga, Béni Yenni, Ouacif et Draâ El-Mizan, pour ne citer que celles-là. Même les localités maritimes des deux daïras de Tigzirt et Azzefoun ne sont pas épargnées, ce qui engendre des désagréments et surtout des mécontentements somme toute compréhensibles de la part des citoyens résidants, mais aussi des estivants et des touristes de passage. Outre les ménages qui souffrent régulièrement de toutes ces tracasseries quotidiennes, les commerçants, les hôteliers, les industriels, les établissements hospitaliers et les cybercafés sont souvent contrariés dans leur fonctionnement et ne savent plus à quel saint se vouer. Les coupures d'électricité varient très souvent dans leur durée et leur périodicité car parfois elles sont répétitives en l'espace de quelques minutes, ce qui occasionne très souvent des dommages à toutes sortes d'appareillages très sensibles tels que les micro-ordinateurs, les laboratoires de photo et les appareils de radiologie et d'imagerie médicale lorsque les réfrigérateurs, les congélateurs et surtout les climatiseurs ne prennent pas de sacrés coups. En 2009, on continue à enregistrer des pannes d'électricité qui durent parfois des heures et des heures, voire même durant toute une nuit et à défaut de remédier à ces situations regrettables de rétention électrique qui peuvent peut-être s'expliquer par une surconsommation d'énergie excessive en ces périodes de grosse canicule, il n'en demeure pas moins que les contribuables ont le droit d'être informés sur les prévisions de coupures d'électricité même si le délestage est devenu malheureusement un secret d'Etat. À Laghouat, la situation n'est pas meilleure. Depuis le début des grandes chaleurs, les citoyens des différentes communes de la wilaya ne cessent de nous faire part de leur inquiétude quant au problème de coupures et ses effets négatifs sur leur cadre de vie. Pour illustrer la contrainte de se rabattre sur la chandelle en cette période de canicule, un citoyen d'Aflou, au nord de la wilaya, nous a indiqué que “ces coupures ont fait des heureux parmi les commerçants qui continuent à écouler des quantités inespérées de bougies”. Un état de fait que nous avons retrouvé à Sidi-Makhlouf, commune située à une quarantaine de kilomètres au nord de la wilaya, et confirmé à Hassi-Dellaâ, à 130 km au sud de Laghouat. Au nord comme au sud de cette région agropastorale, cet état de fait rappelle jadis lorsque l'énergie électrique n'était pas à la portée des Algériens. À la polyclinique de Hassi-Dellaâ, à défaut de bougies, les personnels médical et paramédical surpris par les coupures d'électricité utilisent la torche de leur téléphone portable pour mener à bien leur mission. Contacté par Liberté, un agent de Sonelgaz, préférant garder l'anonymat, nous a indiqué que “nous ne ménageons aucun effort pour alimenter le citoyen. Il doit se montrer compréhensif, surtout en cette période de grandes chaleurs”. À Ghardaïa, les coupures d'électricité ont suscité de nouveau la contestation populaire notamment au quartier de Theniet ; le ras-le-bol des citoyens s'est accentué lorsque des câbles torsadés longeant leurs demeures, sises aux rues Karma-Bouhafs et Ramadhan, ont failli provoquer l'irréparable en grillant, provoquant des explosions suivies d'énormes étincelles qui ont provoqué la panique de plusieurs familles ayant abandonné leurs maisons. Des dizaines de jeunes gens ont alors investi la chaussée, obstruant, à l'aide de barricades de fortune, de carcasses de véhicules et de divers objets hétéroclites la circulation automobile au niveau d'un des plus grands carrefours de la ville de Ghardaïa, celui de Merrakchi, desservant Béni Izguène, Bounoura et El-Atteuf. Arrivé sur les lieux, en compagnie des éléments de la Protection civile et des services de sécurité, M. Herouini Mohamed, le P/APC de Ghardaïa, a su apaiser la tension. Que ce soit à Metlili, à Berriane ou à El-Goléa, à 270 km du chef-lieu de wilaya, ce sont les mêmes protestations des citoyens qui s'insurgent contre ces coupures qui, d'un côté, occasionnent d'énormes dégâts au matériel électroménager, et d'un autre accentuent le pourrissement des denrées alimentaires sensibles. M. HAOUCHINE/ L. KACHEMAD/B. Arezki