RESUME : Omar est bouleversé par ce que lui raconte le vieux Bachir. Sa femme a perdu son mari et son père de façon tragique. Jamais il n'aurait imaginé cela. Il comprend qu'elle soit inconsolable. Il veut rentrer avec des cadeaux même si cela ne la guérira pas des blessures que lui a infligé la vie. 24eme partie -Je voudrais quelque chose de beau pour une belle femme, dit-il à la vendeuse qui l'accueille. - Un tailleur ? Une robe, propose-t-elle. Nous avons aussi des chaussures, des bijoux… et des parfums. Il choisit le meilleur qu'il y a dans la boutique. Il vaut le prix d'un bijou. La vendeuse a bien fait de s'occuper de lui. En général, les clients ont beau apprécier ce parfum mais dès qu'ils voient le prix, ils changent d'avis et se rabattent sur un autre article. Satisfait de son achat qu'il espère sera du goût de sa femme, il rentre chez lui. Il est plus de dix-sept heures. Ses enfants sont déjà rentrés. Habiba s'est occupée d'eux et leur a préparé un goûter. - Bonsoir ! dit-il. - Bonsoir… Il se débarrasse de sa veste, laissant le cadeau dans la poche avant de revenir dans la cuisine et prendre place parmi eux. Habiba ne le fuit pas. Elle reste assise en face de lui et quand il croise son regard, il soupire. Il n'y lit aucune colère. Il est heureux comme jamais. Il remarque qu'elle n'a pas pris de café. Il tient à rétablir le contact avec elle. Il prend la cafetière et lui propose : - Une tasse de café ? - Juste un fond de tasse, répond-elle alors que les garçons s'échangent un sourire tout en finissant leur goûter. Ces derniers s'éclipsent, tenant à leur laisser de l'intimité. Omar réprime un sourire. - Ça va ? La jeune femme hoche la tête. - Tu sais… Mais il a des difficultés à trouver les mots, ce qu'il faut pour la rassurer, pour qu'elle comprenne qu'il l'aime et qu'il sera toujours là pour elle. Il suffit qu'elle le veuille. Il l'aidera à s'en sortir, à se débarrasser de ses souvenirs qui lui gâchent la vie. - Pardonne-moi, dit-il d'un coup. J'ignore ce qui m'a pris hier soir ! Habiba rougit tout en fermant les yeux, le temps de quelques secondes, comme pour s'armer de courage. Omar sent qu'elle va lui parler et il attend. Il a conscience que s'il ouvre la bouche, elle allait perdre contenance et ne pas dire le fond de sa pensée. La jeune femme semble hésiter mais elle finit par y parvenir. Sa voix est un peu tremblante lorsqu'elle se met à lui parler. - Tu n'as pas à t'excuser, lui dit-elle. Tu n'y étais pour rien. C'est difficile pour moi… - Ne dis rien, murmure-t-il, si cela t'est pénible. - Non… Je ne te mérite pas. Parce que les choses sont comme ça ! Parce que rien ne peut changer ! - Mais je les accepte telles qu'elles sont, la rassure Omar. Le passé est derrière toi ! - Je vis avec, lui rappelle-t-elle. Je ne peux pas t'imposer mes sautes d'humeur. Un jour, tu en seras las ! Alors, je préfère rentrer chez moi. Pendant qu'il en est encore temps… Pour moi, pour toi. (À suivre) A. K.