RESUME : Djamel et son père ont eu une discussion qui ne fait pas évoluer la situation. Djamel ne veut pas venir voir sa mère, et elle, elle est trop fière pour reconnaître ses erreurs. El Hadj prévoit d'aller au mariage, malgré tout. 25eme partie Chafika pleure en voyant le cadeau que son vieux mari a acheté pour Djamel. Elle aurait voulu lancer des youyous, mais la peine l'étranglait. Aucun son n'aurait pu sortir de sa gorge. Elle sait que le cadeau allait plaire à son fils mais elle ignore qu'en voyant la voiture, il ne sautera pas de joie. Tout comme elle, la rupture l'avait rendu amer. Il en voulait à sa mère. Il voudrait bien se réconcilier avec elle et retrouver une vie normale, mais il est trop fier pour faire le premier pas. Il espère que la peine de sa mère sera plus forte que son orgueil et qu'elle la poussera à venir au mariage. Djamel espère. Mais les jours passent sans que sa mère se manifeste. Sa tristesse n'échappe pas à Sihem. Elle a de la peine pour lui. Elle voudrait le soulager et arranger la situation. Elle pensait à aller voir Chafika, pour lui proposer une trêve mais sachant que pour résoudre le problème, elle devra renoncer à Djamel, elle ne trouvait pas la force d'aller vers elle. Toutes deux tenaient à Djamel. - Sihem, papa est venu, mes sœurs viendront d'un moment à l'autre. Elles sont chez la coiffeuse. Je suis si heureux, mais maman, elle, ne viendra pas. - Tu regrettes son absence, remarque-t-elle. Tu sais, la fête n'a pas encore commencé. Si tu veux, va la chercher ! Elle n'attend que toi pour venir ! - Je voudrais aller la chercher mais j'ai peur qu'on se dise encore des méchancetés, soupire le marié. Et que ce soit pire qu'avant. - Voudrais-tu que j'aille la voir ? propose-t-elle. - J'aimerais bien, répond Djamel. Je peux demander à El hadj Toutou de t'emmener. Ce serait dommage qu'elle rate le mariage. Quand Djamel retourne à l'intérieur du restaurant, il n'y trouve plus son père. Ce dernier devait être parti chercher les filles. Djamel décide de l'emmener lui-même. Il demande à son meilleur ami de recevoir les invités à sa place. ll espère trouver toute la famille à la maison. La tâche sera ainsi moins ardue pour Sihem. Qui sait comment sa mère réagira en la voyant ? - Si elle se met à te dire des méchancetés, ne réponds rien. Reviens vite. Si tout se passe bien, fais-moi un signe de la fenêtre. - D'accord ! Souhaite-moi bonne chance, lui demande-t-elle - Bonne chance ! Prends sur ta droite. Sihem pousse le battant de la clôture et va d'un pas sûr vers la porte d'entrée. Elle frappe plusieurs fois avant qu'on vienne lui ouvrir. Chafika fronce les sourcils en la découvrant sur le seuil de sa porte. Elle devient blanche de colère. Mais elle la laisse entrer. - Qu'est-ce que vous voulez? dit-elle. Mon avis sur votre tailleur ? C'est mieux qu'une robe de mariée. À votre âge, vous devriez être belle-mère ! - Je le serais un jour, maintenant que je vais me marier avec votre fils, rétorque Sihem, si je suis ici, c'est pour vous prier de venir assister à notre mariage. - Ah oui ! Et où est Djamel ? - Dehors ! répond Sihem. Il n'attend qu'un signe de moi pour monter. Tout dépend de vous et de moi. - Pourquoi n'est-il pas monté avec vous ? Qu'est-ce qu'il croit ?Que c'est moi qui vais venir vers lui ? Mais je ne le reconnais plus, s'écrie Chafika. Comment avez-vous fait pour me le voler ? Comment osez-vous rester ici, chez moi alors que vous m'avez tout pris ? Cela ne vous suffit pas de nous avoir séparés, il faut aussi me narguer ! Partez ! Sinon je ne réponds plus de mes actes ! (À suivre) A. K.