La pièce a caricaturé d'une manière assez bien réussie les mœurs de notre société et dénoncé d'une manière virulente la convoitise à notre époque. La pièce théâtrale Dhaïf (L'invité), est une production de l'Association du Mouvement théâtral Fouka de Tipasa, écrite par Taïleb Hocine et mise en scène par Youcef Habouch. Présentée dimanche dernier, au Théâtre régional de Batna, Dhaïf est une comédie de mœurs qui corrige les vices des hommes, en les exposant. La pièce a caricaturé d'une manière assez bien réussie les mœurs de notre société et a dénoncé d'une manière virulente la convoitise à notre époque. Inscrite dans le registre de l'humour, Dhaïf a mis en scène trois personnages : le grand-père (Moussaoui Mohamed Lamine), le neveu (Hebbouchi Amine) et l'invité de profession cuisinier (Ettahiri Tahar). Toute l'histoire de la pièce se déroule dans un appartement où vivait le grand-père et son petit-fils. La vie se déroule au rythme monotone jusqu'au moment où l'invité (Dhaïf) fait son entrée. Tout est chamboulé et les événements s'ébranlent. Les personnages sont caricaturés à outrance pour distraire le public. L'histoire est simple et elle n'est pas mal. À peine installé, l'invité laisse découvrir ses intentions malveillantes et monte plusieurs stratagèmes pour semer la zizanie entre le grand-père et le petit-fils dans un dessein d'accaparer les biens du grand-père. Certains gags ne sont pas mal. Toute l'action est ramassée et recadrée dans un décor loufoque. Les personnages, empruntés à la vie de tous les jours et s'exprimant en langage ordinaire, ont réussi à amuser le spectateur qui s'est identifié à eux et a éprouvé de l'empathie pour eux. Comme dans toutes les pièces de ce genre, Dhaïf s'est achevée sur un événement heureux. Au-delà de l'amusement et du divertissement procuré, cette pièce a un aspect critique des mœurs de notre époque puisqu'elle dénonce la convoitise qui est en train d'altérer nos mœurs et de les désagréger de jour en jour. Les comédiens ont montré des carences puisqu'ils ont, parfois, mal maîtrisé le jeu caricatural et le jeu intériorisé. Ils ont manqué de réussite dans la composition des personnages caricaturaux, leurs allures, leurs costumes et leurs façon de se tenir. Le spectateur a aussi constaté que l'échec provient du manque de vivacité dans les répliques. Les propos sont parfois maladroits et remplacés par les grimaces, les contorsions, et les mimes parfois trop exagérées. Le texte est à revoir et les caricatures des personnages à étudier. Par ailleurs, la soirée de samedi, a été marquée par la représentation de la pièce, Loukmache Oua Ech'rawat, une production de l'Association le Miroir culturel de Constantine, adaptée librement d'une pièce libanaise, et mise en scène par Milat Salah-Eddine. Interprétée par trois comédiennes qui ont joué à tour de rôles cinq personnages, la pièce renvoie dos à dos les hommes de la politique et les hommes de la culture. En outre, le spectacle a montré des insuffisances non seulement sur le plan de la mise en scène, mais aussi au niveau du jeu des comédiens. Pour ce qui est du décor, il reste le parent pauvre des associations et des troupes du théâtre amateur. Les responsables qui veillent sur le développement du théâtre en Algérie devraient accorder de l'intérêt pour la formation des comédiens…des formations sérieuses pour pallier toutes les carences constatées et développer le quatrième art.