Le président du groupe parlementaire du RND, Miloud Chorfi, et le sénateur Seddik Chihab ont été très critiques contre le FLN, lors de la rencontre des élus locaux d'Alger qui s'est tenue, hier, à l'hôtel Essafir (ex-Aletti). “Nous assistons à une situation dramatique que nous n'avions jamais connue quand nous détenions la majorité dans les Assemblées élues”, tel a été le prélude de l'intervention de Miloud Chorfi. Sans ambages, le porte-parole du RND s'est insurgé contre ce qu'il a qualifié de mauvaise gestion des affaires locales du parti majoritaire, (le FLN en l'occurrence), la montée de l'adversité à l'intérieur des APC et APW et… “les comportements immoraux des partenaires politiques”. Sur un ton virulent qui ne lui est pas coutumier, le député a affirmé : “Les élus du FLN ne sont pas aptes à diriger les Assemblées élus.” Il a, par conséquent, appelé les élus de son propre parti à dénoncer “tous les dépassements et les dysfonctionnements constatés au sein des APC et APW”. Le membre du bureau politique du parti, Seddik Chihab, s'en est pris avec autant d'acharnement au FLN, dont il récuse les résultats obtenus à l'issue des dernières élections législatives et locales. “On les a aidés à gagner les élections”, a-t-il soutenu avant de se lancer dans l'énumération des dérives des hommes du Front. Il a rapporté, à titre d'exemple, qu'un projet d'installation d'une station d'épuration, d'une valeur de 100 millions de dollars, a été inscrit, il y a une année, à l'indicatif de l'APW d'Alger. Le ministre des Ressources en eau de l'époque, Abdelmajid Attar, aurait demandé, selon le sénateur, qu'on inscrive ce projet sur le budget de son département. “L'ex-Chef de gouvernement n'a jamais arbitré ce litige, ce qui a occasionné la pollution des plages de l'Algérois, l'été dernier”, a conclu le sénateur. Dans le sillage, il a parlé, naturellement, de la crise du FLN, en rappelant que le secrétaire général de son parti a mis en garde contre le lancement, avant l'heure, de la campagne électorale. “Le résultat est là. Aucun politique ne peut être fier de ce qui se passe.” Les présidents d'APC RND, qui se sont succédé à la tribune, ont été unanimes à dénoncer l'exclusion dont ils sont victimes du fait des élus FLN, de l'instabilité des institutions locales touchées par les turbulences que traverse le FLN, des retards dans la mise en œuvre des projets d'investissement… Au fil des interventions, il devenait clair que le RND s'est donné pour mot d'ordre : le discrédit du FLN ou plutôt sa direction actuelle. Sans conteste, ce sont Ali Benflis et ses proches collaborateurs qui sont réellement visés par les diatribes des responsables du Rassemblement. Cette démarche sous-entend-elle que le RND se positionne dans le camp du président de la République ? Rien n'est moins sûr. S. H.