Si ces projets de loi sont adoptés tels quels au Conseil des ministres, l'attente des citoyens aura été vaine et il est fort à parier que la rentrée sera plus chaude que ces journées caniculaires du Ramadhan. Que sortira-t-il de la présidence de la République au lendemain de Leïlat el-Qadr qui coïncide avec l'aboutissement d'un dur labeur entrepris par un Exécutif malmené par le Président d'un côté, et le Premier ministre, de l'autre ? Des textes, assurément, censés répondre aux attentes de la société civile dans son ensemble. Des textes qui font déjà couler beaucoup d'encre alors qu'ils ne sont encore qu'à l'état d'avant-projet, donc perfectibles. À moins que ces fuites procèdent d'une stratégie pour mieux prendre le pouls de la société et son degré d'adhésion à ces projets. Un ballon de sonde, en quelque sorte. Ce qui, en revanche, relève du “secret-défense” est de savoir si les propositions des quelque deux cents invités de la commission Bensalah ont été prises en compte, auxquelles il faut ajouter les déclarations publiques des partis politiques et autres associations qui ont décliné l'invitation mais dont les programmes ne souffrent d'aucune ambiguïté sur la liberté d'expression, l'ouverture du champ audiovisuel, la liberté d'entreprendre… Wait and see. En tout état de cause, à la lecture de ces documents, on s'aperçoit qu'ils n'apportent pas de modifications conséquentes à même de faciliter une transition pour une autre gouvernance, et ces textes sont loin des promesses faites par le chef de l'Etat lors de son discours à la nation où il avait annoncé des réformes profondes. Si ces projets de loi sont adoptés tels quels au Conseil des ministres, l'attente des citoyens aura été vaine et il est fort à parier que la rentrée sera plus chaude que ces journées caniculaires du Ramadhan. Au lieu de faire un grand saut vers les normes de gouvernance modernes avec des contre-pouvoirs réels, un passage de relais sans violence, il y a ce risque de se retrouver à la case départ. Auquel cas l'Algérie serait bien le seul pays à “persévérer” dans l'entêtement dans une région en ébullition et en pleine phase de mutation, avec des chrysanthèmes sur la tombe des anciens régimes, pourtant réputés indéboulonnables. Le destin ne s'incline que face à la volonté du peuple et ce dernier risque de connaître une autre déception. Une de plus… ou une de trop. O. A. [email protected]