Les victimes se demandent : si défaillance il y a, pourquoi la douane avait-elle accepté de dédouaner ces véhicules et pourquoi avoir attendu plus de cinq ans pour estimer qu'il y a eu infraction ? La question reste, au demeurant, entièrement posée. Ils étaient encore une fois, lundi dernier, près d'une centaine de propriétaires de véhicules, poursuivis en justice pour “gonflement” de l'année de mise en circulation de leurs véhicules, à observer un sit-in devant le siège de la wilaya pour dénoncer ce qu'ils qualifient d'“injustice commise à leur encontre par les services des Douanes qui se sont constitués partie civile dans cette affaire”. Le sit-in organisé hier se voulait un énième cri de détresse de ces victimes qui subissent un acharnement judiciaire sans précédent depuis que les services des Douanes, ces mêmes services qui ont procédé au début des années 2000, au dédouanement de ces véhicules, ont décidé durant ces trois dernières années de faire volte-face et poursuivre les propriétaires de ces véhicules devant les différents tribunaux de la wilaya de Tizi Ouzou. En effet, ayant acheté leur véhicule sur le marché national après son introduction légale en Algérie ou l'ayant directement importé du temps où les véhicules de mois de trois ans étaient autorisés à l'importation, aux yeux de la justice cela importe peu : c'est toujours les propriétaires qui sont poursuivis et inévitablement condamnés à des peines de prison en plus du payement d'une pénalité allant jusqu'au double du prix du véhicule objet de la saisie. Selon les explications qu'aura fournies, hier, le premier magistrat de la wilaya de Tizi Ouzou aux représentants de ces victimes, le nombre de véhicules concernés par cette affaire est de 896. La grande partie de leurs propriétaires ont fait l'objet de saisie et de lourdes condamnations. À l'occasion de leur rencontre avec le wali, ce dernier les a rassurés de la prise en charge de leur situation puisque, a-t-on appris auprès des membres de la délégation, le ministère de l'Intérieur a été saisi à ce sujet afin de trouver une solution pour en finir avec ce dossier. Une solution que l'ancien wali de Tizi Ouzou, Hocine Mazouz, avait déjà promis en 2008 puis en 2009, après la multiplication des actions de protestation par les concernés, mais qui est restée sans suite concrète. Pour rappel, les victimes avaient déjà, à maintes reprises, adressé des courriers aux autorités concernées expliquant que pour ceux qui ont acheté leurs véhicules sur le marché national, la procédure a été suivie de manière réglementaire et sanctionnée par l'obtention d'un récépissé et pour ceux qui les ont importés de l'étranger, ils se sont soumis à toutes les formalités et contrôles douaniers. Ce qui a laissé donc les victimes conclure que si défaillance il y a, pourquoi la douane avait-elle accepté de dédouaner ces véhicules et aussi pourquoi avoir attendu plus de cinq ans pour estimer qu'il y a eu infraction. En effet, la question reste, au demeurant, entièrement posée.