L'université d'été du Parti des travailleurs (PT), qui se tient du 25 au 28 août 2011 à la Mutuelle générale des matériaux de construction de Zéralda, a consacré la journée d'hier aux réformes politiques en Algérie. Dans son intervention, la porte-parole du parti politique, Louisa Hanoune, a d'emblée énoncé les raisons de l'intérêt de sa formation à ce “thème central”, rappelant que pour le PT, les réformes politiques permettent “la consécration de la démocratie”. “Nous n'avons pas peur de la différence d'appréciations, car cela fait partie du jeu de la démocratie”, a-t-elle déclaré à l'adresse des militants, avant de saluer la présence du secrétaire général de l'UGTA, des représentants de la Ligue algérienne des droits de l'Homme, des avocats, des universitaires et des journalistes, aux débats organisés par son parti. Mme Hanoune s'est longuement attardée sur “la nécessité” de la participation des Algériens au débat sur les évènements en cours. Une façon, selon elle, de préserver le pays de certains scénarios catastrophistes, et ce, d'autant que “les impasses politiques sont le résultat de l'incapacité des régimes (politiques) à s'adapter aux nouvelles donnes”. Le leader du Parti des travailleurs s'est également interrogé si dans le contexte de bouleversement à l'échelle régionale, “nous avons anticipé les évènements, pour ne pas tomber dans l'anarchie, en Algérie”. Louisa Hanoune a, cependant, vite fait de constater qu'il y a “une volonté de perpétuation du statu quo” qui est loin de refléter les promesses faites, il y a à peine quelques mois, par le chef de l'Etat. “Ce statu quo est dangereux et empêche la recomposition politique”, a-t-elle souligné. Cette dernière a, en outre, noté que les projets de lois sur les associations, les partis politiques et l'information, élaborés récemment par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, “ne sont guère rassurants”, puisqu'ils contredisent les choix d'ouverture démocratique, de liberté d'expression et d'indépendance de l'information. L'orientation donnée aux projets de loi exprime “une volonté de fermeture politique” et permet à “l'administration de s'immiscer dans tout”, a observé l'intervenante, en affirmant : “Quand l'administration s'immisce dans tout et décide à la place du peuple algérien, c'est le totalitarisme.” Plus loin, la porte-parole du PT a tiré la sonnette d'alarme, en évoquant “la résistance aux changements” émanant des forces de “l'ordre ancien”, voire de “l'ordre réactionnaire”. D'après Mme Hanoune, ces politiques opposées à “la démocratie véritable” sont dangereuses, car elles ouvrent la voie à “l'ingérence étrangère”. “Si le Président respecte les engagements qu'il a pris, lors du Conseil des ministres de mai dernier, il ira vers la constitution d'une assemblée constituante, puis vers la révision de la Constitution”, a-t-elle soutenu. Par ailleurs, la responsable a expliqué que “l'Assemblée constituante renforce l'unité de la nation” et que “c'est le débat sur la Constitution qui consacre la démocratie”, estimant que dans l'étape actuelle de reconstruction, la démocratie et les libertés sont “une condition”. Dans sa conclusion, Louisa Hanoune a établi un lien entre la situation régionale et la position américaine vis-à-vis de l'islamisme, considérant que “la manœuvre des Etats-Unis vise à utiliser la politique de l'épouvantail, pour terroriser les peuples de la région”. Plus encore, l'appui US à “l'islamisme modéré qui soutient le modèle capitaliste” obéit, selon elle, à des calculs et aux intérêts de la puissance occidentale.