Le premier compagnon qui s'était spécialisé dans l'exégèse coranique plus que d'autres en devenant le numéro un, était foncièrement porté sur l'ouverture et la liberté dans l'interprétation en donnant l'exemple. Il s'agit de Abd Allah Ibn Abbas, fils de l'oncle du Prophète (QSSSL) et que Dieu les agrée. Pour arriver à cette place méritoire en devenant le savant de la Oumma, il avait bénéficié de circonstances particulières, par sa naissance, sa fréquentation du Prophète (QSSSL), auprès duquel il apprit jeune le Coran et le Hadith, son incorporation dans le cercle restreint des compagnons rapprochés du Prophète, notamment ceux qui avaient assisté à Badr, sous la conduite du calife Omar, son rapprochement des compagnons qui l'avaient précédé pour prendre le savoir d'eux. Une fois devenu grand, il fonda la première école d'exégèse coranique à La Mecque qui rayonna sur toutes les autres. C'est ce parcours qu'on rappellera brièvement. L'invocation du Prophète (QSSSL) Il en a spécialement reçu plusieurs invocations du Prophète (QSSSL) pour lui accorder la science du Coran, en particulier et du savoir en général. Une autre fois, il lui demanda de la sagesse. Toutes ces invocations furent matérialisées dans la vie durant de Ibn Abbas qui vécut une longue vie consacrée entièrement à l'enseignement du Coran et de l'exégèse. Sans conteste, il devint l'héritier principal dans le domaine et le représentant fidèle plus que tout autre. Il était aimé et respecté de tous, y compris de ses adversaires irréductibles. Sous sa direction, l'enseignement du Coran prit une extension fulgurante en suivant l'expansion de l'Islam et des premières conquêtes. Il était le bastion arrière et le garde du sceau du Coran. Il est né à la Mecque 3 ans avant l'Hégire en 619. Durant ce laps de temps, il vit dans la maison du Prophète ; Après la mort en cette période de Abi Taleb, qui assurait la défense du Prophète (QSSSL), ce fut l'autre oncle Abbas qui essaya de prendre la relève. A sa naissance, sa mère l'emmena au Prophète (QSSSL) afin qu'il mette un peu de sa propre salive sur la langue avant qu'il n'ait pris le sein de sa mère. Ce fut le début d'une étroite et intime relation exceptionnelle entre l'enfant ainsi béni dès sa naissance et le Prophète (QSSSL) pleine d'amour et de dévotion qui fera parler d'elle pour toujours ! À Médine, cette relation continua et se développa. Abd Allâh, qu'Allâh l'agrée, se dévoua au service du Prophète (QSSSL) en le suivant pas à pas en apprenant de lui et en devenant son serviteur, notamment en lui rapportant de l'eau pour ses ablutions. En échange de ses services et pour l'estime qu'il avait pour lui, le Prophète (QSSSL) fit régulièrement des invocations pour lui en demandant à Dieu de lui donner une profonde compréhension de la religion de l'Islam, de l'instruire dans l'explication et l'interprétation des choses et de lui accorder de la sagesse, comme rapporté dans la tradition établie. Ce fut un prodige hors pair. Il apprit tout le Coran mecquois et suivra à la lettre la révélation durant la période médinoise en étant au fait de la signification de chaque verset en rattrapant le retard sur les chevronnés et devanciers comme Ibn Massaoud et Zaid Ibn Thabet, le scribe du Prophète (QSSSL). S'il a appris directement du Prophète (QSSSL), il a avec humilité tout appris des autres compagnons. La reconnaissance des exégèses Les témoignages pleuvent sur lui. De tout temps. Il fut d'un grand secours pour le rassemblement et la compilation définitive du Coran en y apportant son concours précieux. Il fut consulté par les grands califes dans les affaires d'exégèse. Il joua un grand rôle de médiateur entre Ali et ses adversaires, alliés à Mouaouia justement par la sagesse acquise, celle-là que le Prophète (QSSSL) lui avait demandée dans son imploration. Il a surtout formé une progéniture de formateurs qui feront école. Il est la principale référence des grands exégètes comme Tabari et Ibn Kathir qui lui consacra un ouvrage en mettant en exergue ses qualités, son savoir, son attachement à la tradition, mais aussi sa grandeur d'esprit, sa faculté et son ouverture sur les autres cultures sans complexe. Il vécut 71 ans, tous passés au service du Coran, loin des calculs de politiciens. Ce faisant, il a servi l'Islam et le Coran et les hadiths plus que tout autre. Aujourd'hui, les exégètes modernes plus versés sur le réformisme, trouvent un regain d'intérêt pour le père de l'exégèse en le prenant pour exemple d'équilibre, de sage et d'ouverture. De plus, il avait la bénédiction du Prophète (QSsSL), des compagnons rapprochés, des érudits et des savants. C'est quand même sous l'impulsion de ce grand homme que l'exégèse coranique connut une expansion fulgurante et une lecture ascendante. L'apprentissage était conditionné à la compréhension, à l'esprit d'analyse, à la réflexion, à la consultation et à la connaissance. À un moment crucial des grands réformismes, pourra-t-on avoir un Ibn Abbas pour notre salut et le salut de l'exégèse ? S. B. Email : [email protected]