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“La régulation est notre principale mission” Lakhdar Merrakchi, Directeur général de l'Office national interprofessionnel des légumes et des viandes à “Liberté”
En dépit de quelques fluctuations enregistrées au début, les prix des produits agricoles sont restés plus ou moins stables durant tout le mois de Ramadhan. Dans cet entretien, le directeur général de l'Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev), explique les raisons de cette relative stabilité. Liberté : Les prix des produits agricoles de large consommation ont été marqués durant le mois du Ramadhan par une relative stabilité. Quelles sont les raisons, selon vous ? ll Lakhdar Merrakchi : L'une des principales raisons à la stabilité des prix durant ce mois sacré a trait à la grande disponibilité des produits agricoles dans toutes leurs diversités. On a eu, cette année, une abondance en matière de production. Je pense que tout un chacun a pu constater la profusion de légumes sur l'ensemble du territoire national. Cela étant dit, si les Algériens n'ont pas senti une forte pression inflationniste, c'est aussi grâce au système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac). Mis en place il y a trois ans au bénéfice de la filière pomme de terre, le Syrpalac, qui consiste à stocker les surplus de production pour le déstocker en cas de manque sur le marché, a permis une sécurisation des producteurs qui n'ont pas délaissé la filière. Ceci a eu pour conséquence direct un approvisionnement régulier du marché et une stabilisation des prix quelque en soit la saison. Le système, actuellement connu de tous les producteurs, est assez bien maîtrisé et cela se voit sur les marchés du pays. Il est évident que cette victoire, même partielle, sur les réseaux de spéculateurs, nous encourage à aller de l'avant et à parfaire le système de régulation. Nous allons aussi travailler pour stabiliser durablement toutes les filières, dont nous avions la charge, à travers une politique de modernisation et surtout d'écoute en direction des producteurs. Je dirai que le Ramadhan 2011, nous a appris une bonne chose, celle que nous sommes sur la bonne voie. Le succès de la lutte contre la hausse des prix pour ce qui concerne les produits agricoles n'a pas été constaté sur les viandes rouges. Malgré le programme d'importation, les prix sont restés élevés... ll Vous savez, l'organisation d'une filière de production aussi importante que celle des viandes rouges n'est pas une chose aisée. Cela dit, il y a eu un effort réel de régulation de ce produit, à travers un programme de stockage d'importantes quantités de viande ovine en prévision du mois de Ramadhan. Eu égard au niveau de consommation des Algériens de ce produit durant le mois sacré, il a eu également un programme d'importation de viandes bovines. Convenez au moins qu'à défaut d'une baisse notable des prix, ces derniers sont restés au niveau qu'ils avaient avant le mois du Ramadhan. Ceci est déjà un acquis. Présentement, nous travaillons avec les professionnels de la filière viande rouge, dans la perspective de la modernisation des méthodes d'élevage, ainsi que le développement de la production et le perfectionnement du système de régulations spécifique aux viandes rouges. Notre objectif à terme est de parvenir à ce que la filière puisse mettre sur le marché national une viande de qualité à des prix abordables durant toute l'année. La filière viande blanche a bien résisté durant le mois du Ramadhan. Les prix du poulet sont restés stables. Est-ce à dire que vous avez trouvé le moyen de parer à toute hausse des prix pour ce produit précisément ? ll La filière viande blanche a effectivement réussi le pari de maintenir les prix à des niveaux très acceptables durant le mois du Ramadhan. Cela n'est pas du au hasard. Il y a eu une véritable symbiose entre tous les acteurs intervenants dans la filière, à travers un système de triangulaire (tripartite) qui regroupe les éleveurs, les organismes stockeurs et les abattoirs. Avant le mois sacré, de grandes quantités de poulet ont été stockés en prévision d'agir sur les prix. L'opération a été un succès, d'autant que toute l'opération a fait intervenir la production nationale en exclusivité. Cependant, la triangulaire a certes stabilisé les prix, mais cela demeure encore insuffisant si l'on veut pérenniser une telle stabilité. Nos objectifs à moyen terme est l'élargissement de la tripartite à toute l'année, aux fins de confirmer la maîtrise des prix. Nous comptons aussi intervenir sur le processus de production pour réduire les pertes de productivité. Il va de soit que ce sont les consommateurs et les éleveurs qui paient la facture. C'est vous dire qu'il est très possible d'agir sur les prix à la baisse. Plus généralement, M. le DG, quelle sera la stratégie de l'Onilev pour garder la maîtrise de la régulation ? ll En fait, il n'y a pas de secret dans la régulation. Il faut agir sur deux facteurs importants : la production et le stockage. Notre principale mission est donc d'encourager la production et développer la productivité, ainsi que les structures de stockage par l'entremise de l'interprofession. Cela passe bien entendu par un large éventail d'actions que nous menons déjà sur le terrain et que nous poursuivrons inlassablement. En un mot, l'Onilev va agir en tant qu'animateur de la sphère agricole nationale sur toutes les phases de la production végétales et animales à travers, notamment la sensibilisation des agriculteurs et des éleveurs de la base au sommet.