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Le temps où les jeunes filles rêvaient de l'instit
Souffles…
Publié dans Liberté le 08 - 09 - 2011

En hommage à Fouroulou et à son maître Mouloud Feraoun
Nous tous, sans exception aucune, nous avions rêvé, un jour parmi d'autres, de devenir “maître” (mouâllim) du village ou du quartier ! D'où vient-elle cette force de ce rêve magique, excessivement cher aux yeux des enfants et des parents ? Un rêve, qui jadis, a hanté toutes les âmes et toutes les têtes ? Sur la place publique, tout le monde rêvait d'avoir un “mouâllim” parmi les siens. Honneur de la tribu !
Les filles, toutes les filles de tous les villages sans exception, ont rêvé, un jour, de se marier avec un “mouâllim” (un instit) ! Le mouâllim fut l'idéal et prince charmant : il portait une cravate, une belle chemise blanche propre et bien repassée, un costume noir (sans la griffe) ! et il chaussait une paire de souliers toujours hautement cirée ! Il disposait de tout ce qu'il fallait pour séduire et charmer les jeunes filles : la beauté (tous les instits étaient beaux !) de la “classe” ils en avaient ! et de l'argent aussi (un petit salaire mensuel !).
Les vieux, tous les vieux de tous les villages sans exception, ont rêvé d'avoir la force magique du “mouâllim”. L'attraction ! Cet alchimiste était en possession de tout ce qu'il fallait pour influencer ou pour ensorceler les gens du village : il possédait la science (el-ilm) et les armes du “savoir” : les stylos Bic de couleur bleue et rouge, et un autre stylo plume, qui le remplissait d'un encrier en verre à l'aide d'une petite seringue. Merveille ! Le “mouâllim” fut la seule personne capable d'écrire et de lire les lettres envoyées ou parvenues des parents immigrants ou d'administrations compliquées, dédaléennes.
Je pense à tout ce monde, jadis enchanté par la présence de “l'instit” (le mouâllim), en ces jours où huit millions d'enfants algériens font leur rentrée scolaire.
Jadis la rentrée scolaire avait sa régence mystique sur le village. Le jour de la rentrée scolaire fut un jour plus important que El-Aïd Es-Seghir ou El-Kebir ! Certes, enfants, la rentrée scolaire de crainte ou de peur nous donnait un pincement au cœur ! Une sensation inexplicable ! La rentrée scolaire, pour nous, c'était d'abord les quelques vêtements neufs : un pantalon, un tricot et une paire d'espadrilles. Mais la rentrée scolaire c'était surtout et avant tout la présence de ce cartable, des cahiers et des livres scolaires dont la plupart étaient déjà utilisés l'année antérieure par le grand frère, le cousin paternel ou maternel. Ce qui était impressionnant ce sont les protège-cahiers avec leurs différentes couleurs! Le rouge me faisait peur, m'excitait. C'était la couleur habituelle du protège pour le cahier de compositions ou les contrôles. Jusqu'à maintenant cette couleur me donne une pulsation dans le sang ! La rentrée scolaire, c'était aussi l'attente d'un nouveau instit, l'arrivée des nouveaux copains de classe, la nouvelle salle récemment peinte en blanc, les murs sur lesquels étaient collées quelques images : des animaux, des tableaux de calcul et quelques proverbes sur la propreté ou sur le respect du temps. Tout ce monde de la rentrée scolaire me déboussolait. Me déroutait !
Aujourd'hui, en ce temps de rouerie “zamane el haff” ! personne ne rêve de devenir “mouâllim”. L'image de “l'instit” est un cauchemar. Il est l'oublié du village, le marginalisé de l'histoire, le désocialisé de la société. La misère sur des jambes !
L'imaginaire contemporain individuel et collectif a forgé une autre image de l'instit. Le “mouâllim” ne rayonne plus. Il est le naïf “atnahh” dans un pays de renards et de loups ! Il est l'image d'un “rien” dans une société qui a perdu son capital de valeurs ! Et tout ce qui tourne autour du personnage du “mouâllim” n'est qu'illusions : l'école, le rêve, le respect et la rentrée scolaire ! L'instit ne symbolise plus le rêve des jeunes filles ni la référence dans le village ni le respect. Il n'est qu'un rien sur rien dans un mode affolé par l'argent, la tricherie et la magouille ! Et les couleurs des protège-cahiers comme les images sur les manuels scolaires n'ont plus de fascination des écoliers !
A. Z.
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