Dans le communiqué qui a suivi la réunion de son bureau politique jeudi, Louisa Hanoune a haussé le ton, en réaction aux projets des réformes politiques qui sont actuellement au niveau de la commission des affaires administratives et juridiques de l'APN. D'emblée, elle relève “un décalage flagrant entre l'ordination dégagée par le président de la République et le Conseil des ministres et celles contenues dans les projets soumis à l'APN”. Concernant les mesures prises lors du fameux Conseil des ministres qui avait suivi le discours du 15 avril, le BP du PT note que celles-ci “ont été grossièrement noyées dans des projets de loi par d'autres dispositions qui expriment dans, le cas par exemple de la loi organique relative au régime électoral, une volonté manifeste de maintenir l'ancien système électoral”. Le parti de Louisa Hanoune, à propos du même projet de loi, constate “avec étonnement” ce qu'elle qualifie “d'omission” de la part des rédacteurs du texte d'inclure une disposition importante annoncée en Conseil des ministres, à savoir “la présidence de la commission communale des élections par un magistrat remplacé dans le texte par un président désigné par le wali”. Sur la base de ses premières observations, “le bureau politique du Parti des travailleurs s'interroge sur les réelles motivations et les visées des rédacteurs des projets de loi”. Pour l'instance exécutive du PT, “il y a une volonté de torpiller les objectifs” assignés aux textes des réformes tels que discutés en Conseil des ministres. Cela, du point de vue du PT, à travers notamment “le maintien de toutes les dispositions de l'ancienne loi organique relative au régime électoral qui ont permis jusqu'à présent à l'administration d'avoir la mainmise sur le processus électoral (article 63 et de faciliter la fraude et autres manipulations constatées durant les scrutins précédents”. Le parti de Louisa Hanoune “désapprouve énergiquement la démarche des rédacteurs des projets de loi qui consiste à continuer à confier à l'administration l'organisation de tout le processus électoral et à maintenir les pouvoirs exorbitants des walis qui nomment les chefs des centres de vote (article 31), les membres des bureaux de vote et les membres de la commission électorale”. Le parti de Louisa Hanoune considère que la multiplication des commissions électorales, deux dans le projet, n'est pas forcément synonyme de transparence, dès lors que l'une est composée de magistrats (qui sont aux ordres du pouvoir politique) et l'autre de représentants des partis et candidats mais présidée par une personnalité désignée par le wali. Le PT propose une seule commission composée des représentants des partis et présidée par un magistrat. Le PT conteste également le fait que les candidatures pour la députation soient réservées aux seuls résidents des wilayas. “Une régression sur le terrain politique et démocratique”, du point de vue du PT qui se pose enfin la question de savoir “qui a donc intérêt à maintenir les lois relevant du passé et qui ont contribué grandement à jeter le discrédit populaire sur les processus électoraux passés”.