Position n «Reconnaître le CNT est un aveu d'échec et de caution au putsch international et à la présence armée étrangère illégale dans un pays voisin.» C'est un vrai réquisitoire que dresse la secrétaire générale du Parti des travailleurs contre le pouvoir et l'Etat algérien. D'emblée, Mme Louisa Hanoune a qualifié les réformes menées par les différents secteurs ministériels d'échec programmé et prémédité. «Ces réformes portées ces jours-ci dans les projets de loi qui seront bientôt soumis au Parlement ne reflètent qu'une malsaine volonté des autorités centrales de continuer dans leur politique d'enfermement, de bafouer les libertés et le multipartisme et leur refus du changement tant attendu par la population», a-t-elle soutenu. Les projets de loi électorale, de l'information, des partis et des associations, qui ont été dévoilés ces derniers jours par le gouvernement, sont la cible de critiques acerbes de la part du PT. En effet, pour Mme Hanoune, le contenu de ces projets de loi constitue «une vraie machination du pouvoir algérien pour préserver un fait accompli macabre. Celui de tuer la démocratie et d'anéantir le multipartisme et toutes les libertés.». Dans un rapport politique dressé lors de l'ouverture des travaux de l'université d'été du PT jeudi à Alger, Louisa Hanoune rejette catégoriquement les contenus des projets de loi en question en les qualifiant de «manœuvre policière arbitraire et de violation grave de la République». Elle estime même que les textes juridiques contenus dans ces projets de loi vont contre les engagements du chef de l'Etat lors de son discours prononcé au mois d'avril dernier et du Conseil des ministres au mois de mai suivant. A titre d'exemple, elle se demande «comment se fait-il que l'emprisonnement des journalistes soit aboli publiquement par le président de la République, alors que le projet de loi de l'information porte des articles de loi menant le journaliste droit derrière les barreaux !». Hanoune estime, de ce fait, que si ces réformes sont soumises au Parlement dans leur forme actuelle, cela voudra dire que les consultations politiques menées par la commission Bensaleh ne sont «qu'une fausse manœuvre du gouvernement visant à absorber la colère de la population». S'interrogeant : «Où va l'Algérie ?», l'intervenant apporte une réponse à sa propre question : «Avec toutes ces manœuvres, l'Algérie va droit vers le précipice, vers l'inconnu.» Sur le plan international, Louisa Hanoune, à l'opposé de la majorité des segments de la société algérienne, soutient la position de l'Algérie officielle. Elle qualifie le CNT libyen «de la branche armée de l'OTAN». «Reconnaître le CNT est un aveu d'échec et de caution au putsch international et à la présence armée étrangère illégale dans un pays voisin», soutient-elle.