Reportée à cause des inscriptions tardives des étudiants venus des régions touchées par le séisme du 21 mai dernier, la rentrée solennelle de l'université Badji-Mokhtar de Annaba a eu lieu hier, en présence des représentants de la société civile et de l'exécutif de wilaya. Le campus universitaire abritera cette année 40 000 étudiants dont 6 000 nouveaux inscrits à travers tous les instituts, ce qui représente une progression de 10% par rapport à l'année dernière, en tenant compte des 5 200 diplômés du cycle écoulé. Bien qu'elle soit annoncée sous d'heureux auspices, l'année à venir risque d'être plus houleuse que les précédentes, à en juger par la fièvre qui s'est emparée des différentes (une dizaine environ) associations estudiantines qui n'ont pas du tout les mêmes perspectives socioéducatives et surtout pas les mêmes visées politiques. On constate que les représentants des étudiants se sont investis de la mission normalement dévolue aux partis. On parle, en effet, beaucoup plus, ces derniers temps, de l'élection présidentielle sur le campus que des conditions dans lesquelles les étudiants vont évoluer au niveau de leurs instituts respectifs. Une affaire a éclaté la semaine derrière au sein de la cité universitaire de Sidi-Achour au sujet d'un mur de séparation entre les résidences filles et garçons. L'ouvrage, qui a coûté aux œuvres universitaires quelque 2 000 000 de dinars et dont la construction était contestée par une association se revendiquant du mouvement autonome des étudiants, a été purement et simplement détruit par cette dernière. D'autres revendications concernant la gestion de la cité U précitée et la désignation de certains chefs de département ont été faites auprès du rectorat et adressées au ministère de tutelle. Les étudiants menacent de recourir à la grève et aux sit-in si leurs demandes ne sont pas satisfaites. A. A. Oran Des étudiants réprimés Hier, en début d'après-midi, près de 200 étudiants de la cité universitaire Zedou-Brahim ont été violemment réprimés par des forces antiémeutes alors qu'ils avaient bloqué la route pour manifester contre les mauvaises conditions d'hébergement dans cette cité. Nous croyons savoir que, lors de leur intervention pour disperser les manifestants et rétablir la circulation sur cet axe très fréquenté dans la périphérie de l'USTO, les policiers ont également arrêté une dizaine d'étudiants, comme nous l'ont rapporté certains de leur camarades. Il y a quelques jours, les étudiants de cette même cité avaient déjà manifesté de façon identique. Hier, c'est, semble-t-il, pour un problème survenu au niveau du restaurant universitaire où les repas n'ont pas été assurés. C'est suite à cela qu'ils ont décidé de manifester sur la voie publique. D'année en année, des contestations identiques sont signalées au niveau des cités universitaires d'Oran, notamment pour le contrôle des puissants comités de cité. F. B.