L'Algérie a ratifié en 2004 la Convention internationale de lutte contre la corruption et a fait suivre cette ratification par de nouvelles lois et règlements au niveau national. Le code pénal a ainsi été amendé dans le sens d'un alourdissement des peines contre les délits de corruption, les magistrats et officiers de divers corps de sécurité ont vu leurs prérogatives étoffées pour leur permettre de mener à bien leurs enquêtes, etc. Les pouvoirs publics ont procédé à la révision de la loi relative à la lutte contre la corruption et du code des marchés publics, le renforcement de la Cour des comptes, l'amendement des lois sur la monnaie et le crédit et sur les infractions de change ainsi que l'élargissement du contrôle au sein du ministère des Finances. Officiellement, l'Algérie dispose donc d'une multitude d'organismes et d'instruments chargés de traquer le fléau de la corruption qui gangrène le pays. Mais concrètement, à quoi sert cet arsenal quand de plus en plus la corruption s'enracine et devient presque un sport national ? Selon Me Hocine Zehouane, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, c'est bien d'avoir des lois, mais s'il n'y a pas de stabilité et de transparence politique, ces lois ne peuvent suffire à éradiquer le phénomène. Le silence dans lequel se murent les organes de lutte contre la corruption jette le doute sur l'accomplissement des missions qui leur sont dévolues. C'est ce qui fait dire à maître Zehouane que la transparence est un élément fondamental dans l'aboutissement de la lutte contre la corruption. Fondée sur la spéculation, la corruption a pris de grandes proportions dans le monde. En Algérie, la situation est encore plus alarmante. “Vu le nombre de scandales qui éclatent chaque jour, le défi de la justice est grand, mais malheureusement la justice est elle aussi touchée par la corruption.” On n'a pas besoin de réfléchir pour se rendre compte que la justice algérienne n'est pas indépendante.