L'artiste peintre, Smaïl Oulebsir, vient de tirer sa révérence. L'ancien président de l'association culturelle Soummam de Béjaïa est décédé, avant-hier, dans un hôpital parisien, des suites d'une longue maladie. Originaire de Tazmalt (wilaya de Béjaïa), cet amoureux des belles lettres a consacré sa vie à l'art et à la culture. Il avait toujours un projet, culturel s'entend, en tête. À la fin des années 1980, il est l'un des principaux animateurs de l'association socioculturelle Cité Bellil, anciennement appelée Lacifa. Les membres de l'association ont réussi à changer l'image de leur quartier au point de susciter l'admiration de tout le monde. Et lorsque la politique s'en est mêlée, l'artiste a préféré rejoindre Abdelaziz Yessad, alors président de l'association Soummam, initiatrice des fameuses Poésiades de Béjaïa. C'est d'ailleurs grâce à lui que celles-ci ont été inscrites dans la durée. En 1991, au moment où tout le monde était happé par la politique, le président était parti en France, c'est lui, avec une poignée de jeunes, qui organisa la troisième édition. C'était un 27 décembre. Les vrais amis des Poésiades, Samy Abtroun, Ahmed Oumaziz et Malek Houd, étaient présents. L'incontournable feu Tahar Djaout avait tenu à y prendre part. On est pourtant au lendemain du premier tour des législatives avortées de 1991. Ce ne fut par hasard que les 5es Poésiades, en 1993, ont été organisées en partenariat avec l'hebdomadaire Ruptures où officiait Djaout. Smaïl Oulebsir avait ce projet en tête lorsqu'il était en compagnie de son ami, Tahar Djaout. Après avoir vainement attendu d'être nommé à la tête de la Maison de la culture, Smaïl a fini par jeter l'éponge. Il s'installe en août 1998 à Paris. Il a continué à peindre avant de rejoindre Boubekeur Khelfaoui, l'organisateur du festival de Djoua. Cette année, souffrant d'une tumeur, il n'a pu faire le voyage pour voir sa Kabylie natale. Selon sa famille, la dépouille du défunt arrivera vraisemblablement jeudi de Paris. Le défunt sera enterré à Allaghen, dans la commune de Tazmalt. Adieu l'artiste.