Un émouvant hommage a été rendu au poète Rabah Maraoui dit «Aâmmi Saïd» par l'association Etoile culturelle d'Akbou à l'occasion de la 4e édition de ces rencontres poétiques d'expression amazighe. Intitulé «Tamedyazt war Tilas, Abrid ar Tgelda n Tayri» qui veut dire «La poésie sans frontière, voyage au Royaume de l'amour», l‘association Etoile culturelle d'Akbou a organisé du 23 au 26 décembre en cours, la 4e rencontre poétique amazighe de la Soummam en hommage, cette année, au poète et écrivain Rabah Maraoui dit «Aâmmi Saïd». Cette manifestation qui s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre de son programme culturel, en partenariat avec la direction de la culture de Béjaïa et l'APC d'Akbou, s'est tenue à la Maison de jeunes Abderrahmane-Farès de la même commune. Comme pour répondre parfaitement en termes de compatibilité à la thématique qui se veut une consécration et une mise en relief de la poésie de l'amour «thamedyazt n'tayri», cette manifestation culturelle a été parrainée par le chantre de la chanson d'amour kabyle, Farid Ferragui en l'occurrence. Ainsi, cette rencontre poétique d'expression amazighe a été, d'ailleurs, comme la voulaient les organisateurs, un moment incontournable d'échange et de confrontation d'idées, une arène où se côtoient poètes et artistes, un espace de communion et d'émulation entre les jeunes poètes et leurs aînés. «L'hommage à Aâmmi Saïd est une reconnaissance et de la gratitude envers tous les hommes et toutes les femmes qui ont consacré toute leur vie au service de la culture, de la science, de l'éducation et du bien-être des populations» soulignent les responsables de la dynamique association culturelle d'Akbou. Durant toute la période de la 4e rencontre, en plus des séances de concours réservées aux poètes amateurs et professionnels, une exposition et une vente dédicace de livres sur la littérature d'expression amazighe ont été organisées au niveau de la Maison de jeunes. Des espaces débats ont été aussi au programme autour de plusieurs thèmes dont «La poésie et l'amour dans les oeuvres de Baudelaire», «Nizar Kebani, l'ambassadeur de l'amour» «le discours d'amour dans la poésie kabyle» entre autres, animés par des professeurs de littérature dont Helaouane Hassen, M.Naâmane et l'écrivain journaliste Abdenour Abdeslam. En outre, le volet réservé au concours, l'essence même de ces rencontres, 65 poètes venus de 13 wilayas du pays notamment, d'Alger, Khenchela, Boumerdès, Béjaïa, Ouargla, Bouira, Bordj Bou Arréridj, Batna, Sétif, Oran ont pris part à la compétition qui a duré trois jours. Le jury composé d'illustres professeurs, dont MMes Oulebsir et Hamoudi, Prs de littérature à l'université de Béjaïa, Mlle Zeboudj, enseignante de tamazight, M. Malek Houd, poète et enseignant de Tamazight, M.Messouci, poète et président du cercle des poètes de l'Etoile culturelle a porté son choix sur Khettabi Ahmed, Benhamouche Fares et Younsi Mouloud qui se sont adjugés respectivement les 1er, 2e et 3e Prix. Le Prix d'encouragement est revenu à Aïssou Aïcha. Amour Dahbia s'est adjugé, quant à elle, le Prix de la meilleure poésie féminine à côté de Mehadi Rabah qui a décoché le Prix de la meilleure traduction. Les lauréats auront la disponibilité de l'association pour voir leur recueil édité à ses frais. Il est à signaler, par ailleurs, que Rabah Maraoui, dit «Aâmmi Saïd» est né le 5 janvier 1949 à Akbou. Il a suivi l'ensemble de ses études dans les différents collèges de la ville d'Akbou. Ancien journaliste correspondant des quotidiens Le Matin et La Nouvelle République, il est l'un des principaux animateurs de la dynamique association Etoile culturelle d'Akbou, dans laquelle il a activé pendant une vingtaine d'années, tout comme il a eu à animer des conférences-débats, des campagnes de sensibilisation et des caravanes sur certains fléaux qui rongent la société algérienne, notamment la jeunesse, tels que le tabagisme, la drogue et le sida. Aâmmi Saïd, un amoureux des belles-lettres, puisqu'il était poète, nouvelliste et journaliste culturel de talent, s'est éteint le 13 juillet dernier succombant à une longue maladie. Son empathie, sa générosité et sa bonté font de lui un humaniste avéré.