Après la reconnaissance du CNT comme représentant du peuple libyen par l'Union africaine, l'Algérie s'apprête à officialiser ses relations avec cette instance intérimaire dans les tout prochains jours, selon le chef de la diplomatie algérienne. Qualifiant les relations actuelles de l'Algérie avec le Conseil national de transition libyen de “quasi officielles”, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a déclaré jeudi que ces rapports vont passer au stade de “relations officielles”. Intervenant à New York en marge des travaux de l'Assemblée générale de l'ONU sur la chaîne satellitaire Al-Arabiya, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que “sur la base des engagements du CNT et de la position exprimée par l'Union africaine, les relations quasi officielles que l'Algérie entretenaient avec le CNT seront transformées en relations officielles”. Il n'a, toutefois, pas fixé de délai à cette perspective, qui devrait intervenir une fois que le gouvernement libyen de transition que devrait former le CNT d'ici une dizaine de jours sera connu. Pour rappel, l'Algérie avait pratiquement conditionné sa reconnaissance officielle des nouvelles autorités libyennes, lorsqu'un gouvernement représentant tous les Libyens sera mis sur pied. Mourad Medelci a rappelé le communiqué publié jeudi par ses services dans lequel il a été souligné que l'Algérie “a pris acte de la déclaration faite par le président de l'Union africaine, Teodoro Obiang Nguema, lors de la réunion de haut niveau sur la Libye parrainée par les Nations unies, tenue mardi à New York, de la lettre envoyée par le CNT au président de la commission, le 5 septembre 2011, ainsi que du communiqué de la 294e réunion du Conseil de la paix et de la sécurité, tenue mercredi à New York”. La même source estime qu'en conséquence, “le gouvernement algérien a déclaré sa volonté à travailler étroitement avec les nouvelles autorités libyennes afin d'asseoir une coopération bilatérale féconde au bénéfice des deux peuples frères et pour favoriser les conditions de la préservation de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région”. Dans des déclarations à l'APS et à l'ENTV, le ministre a réitéré “la forte volonté de l'Algérie de travailler avec les responsables de la Libye nouvelle pour améliorer les relations bilatérales dans tous les domaines afin que la coopération entre les deux pays redevienne normale”, tout ajoutant que “la Libye n'est pas seulement un pays ami, mais aussi un pays frère”. Mourad Medelci a, par la suite, expliqué la démarche de l'Algérie qui a abouti à cette décision, en soulignant que la position de l'Algérie a été basée, d'une part, “sur la cohérence avec celle de l'Union africaine”, et, d'autre part, “sur l'engagement du CNT à consolider l'unité du peuple libyen, qui est certainement l'objectif le plus important”. Il indiquera que cette position de l'UA a été par la suite confirmée par son Conseil de la paix et de la sécurité qui avait tenu une réunion mercredi dernier à New York. Au sujet de la fermeture par les autorités algériennes des frontières avec la Libye, dans le sillage des troubles politiques et sécuritaires dans ce pays, le ministre des Affaires étrangères a été catégorique en indiquant que la réouverture de ces frontières ne se fera que si leur surveillance est également assurée du côté libyen.