Les relations de l'Algérie avec le Conseil national de transition libyen vont passer au stade de relations «officielles». Hier, à New York, Mourad Medelci s'est aligné sur l'Union africaine, mettant fin à six mois de conflit larvé avec les nouvelles autorités libyennes. C'est le dernier épilogue dans les relations mouvementées qu'ont connues l'Algérie et le CNT depuis le début de la crise libyenne. Le gouvernement algérien a décidé de reconnaître les nouveaux maîtres de la Libye comme étant les seuls représentants du peuple libyen. Cette reconnaissance fait suite à celle annoncée un peu plus tôt par l'Union africaine. Dans le communiqué diffusé par le ministère des Affaires étrangères, le gouvernement algérien se garde bien de parler de «reconnaissance», mais préfère évoquer «sa volonté de travailler étroitement» avec le Conseil national de transition… et déclare sa volonté de «travailler étroitement avec les nouvelles autorités libyennes pour favoriser les conditions de la préservation de la paix et de la sécurité et de la stabilité dans la région». Une façon pour le pouvoir algérien de ne pas perdre la face. Alger, qui s'était vu reprocher, par la communauté internationale, son «ambiguïté» sur la Libye, s'est toujours refusé à reconnaître le CNT. Accusations graves Cette position avait provoqué l'ire des représentants du CNT qui n'ont pas cessé d'accuser Alger de l'envoi de mercenaires et d'armes pour soutenir le régime d'El Gueddafi. Les autorités algériennes ont régulièrement démenti ces allégations. Début juin, en visite en Algérie, le responsable du Commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom), le général Carter F. Ham, avait démenti l'envoi par l'Algérie de mercenaires en Libye. A la fin du mois d'août, la décision du gouvernement algérien d'accorder l'asile «humanitaire» à deux des fils du colonel El Gueddafi, à savoir Hannibal et Mohamed, à sa fille Aïcha, et à sa seconde épouse Safia va provoquer une nouvelle tension entre Alger et le CNT. Le Conseil national de transition jugera cette décision «très imprudente» et accusera les autorités algériennes d'agir contre «les intérêts du peuple libyen». Début septembre, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avait déclaré à Paris, en marge de la conférence de soutien à la «Libye nouvelle», qu'Alger attendait la formation d'un gouvernement d'union nationale pour reconnaître le nouveau régime de Tripoli. Mardi, le numéro deux du CNT, Mahmoud Jibril, a affirmé que la composition complète du gouvernement sera finalement annoncée «dans une semaine à dix jours».