Difficile de ne pas y voir la main de Rachid Marif, ambassadeur d'Algérie en Italie et président d'honneur du MC Alger. En effet, l'arrivée imminente d'investisseurs italiens, au profil encore méconnu, au sein du Mouloudia d'Alger aiguillerait logiquement à la piste de celui qui a toujours fait la pluie et le beau temps au mouloudia, même si, lui, s'interdit officiellement toute influence majeure dans la vie du club depuis son retrait il y a de cela quelques années. Au moment où certains observateurs lui accordent un rôle principal dans cette approche italienne, d'autres estiment qu'il ne fait que faciliter la tâche aux investisseurs étrangers, comme le ferait du reste tout ambassadeur de son rang. M. Aouef, désigné nouveau patron du MCA lors du dernier conseil d'administration, n'en dit pas plus, tout comme le communiqué laconique qui a sanctionné le conciliabule mouloudien. Le sujet est un peu tabou, l'homme ne veut pas que l'on parle trop de lui, ni de près ni de loin, sans doute en raison de la fonction qu'il occupe actuellement et de sa proximité du cercle des décideurs. Mais une chose est sûre, Marif verrait d'un bon œil l'arrivée des Italiens, ne serait-ce que pour obliger “les affairistes de tout bord”, Ghrib en premier lieu, à débarrasser le plancher. Marif, qui estime que le MCA est arrivé à un niveau de gestion au ras des pâquerettes, est prêt à louer les vertus de n'importe quel investisseur capable de soustraire le doyen des griffes des trabendistes. Le groupe Edil Pelicano, dont on ne sait pas grand-chose, si ce n'est qu'ils sont spécialisés en Italie dans la réalisation et l'hôtellerie et qu'il détiennent, dixit Aouef, des actions dans le club de la Regina, serait donc la bouée de sauvetage mouloudéenne. 10 millions d'euros d'investissement global, fractionné sur cinq ans, avec 3 millions comme entrée en la matière dans la capitale, ferait d'Edil Pelicano le futur proritaire du club. De quoi surtout absorber la crise financière du club, miné par une dette de la Spa qui avoisine aujourd'hui les 16 milliards de centimes dont 5 représentant l'apport de Ghrib, qui ne compte pas en tout cas partir sans son argent. Ces cinq milliards de centimes seront certainement convertis en actions dans la Spa au profit de Ghrib, libre à lui ensuite de les garder et de garder du coup son statut de membre du conseil d'administration ou de les vendre comme l'a fait Saïd Allik. En tout cas, il n'est pas question pour les Italiens d'effacer l'ardoise de la dette, même s'ils peuvent naturellement racheter les parts de Ghrib. Pour rappel, l'Assemblée générale des actionnaires de la société sportive par action (SSA) le "Doyen" Mouloudia Club d'Alger a approuvé à l'unanimité, jeudi, l'intégration d'une société mixte algéro-italienne de réalisation dans le capital du club. “Les membres de l'Assemblée générale ont fini par être convaincus et séduits par le contenu de ce projet d'envergure. À présent, il reste quelques détails à régler, et le Mouloudia aura un investisseur à la mesure de son standing et de son prestige”, a affirmé vendredi Sid-Ali Aouf à la Radio nationale, repris par l'APS. Cette société mixte sera ainsi l'actionnaire majoritaire, et permettra au MC Alger d'avoir des revenus conséquents, de quoi lui permettre de poursuivre la saison avec une bonne assise financière. “Cette société procédera à l'achat des actions à hauteur de plus de 65%, ce qui lui donnera le titre d'actionnaire majoritaire", a-t-il ajouté. Dès la signature du protocole, cette société devra verser une première tranche au club qui s'élèverait à 3 millions d'euros (30 milliards de centimes). “On a convenu pour que cette société verse 3 millions d'euros comme première tranche et 10 millions d'euros (140 milliards de centimes) qui seront fractionnés sur cinq ans”, a ajouté le nouveau président du conseil d'administration. Pour ce qui est de la signature de l'accord, Sid-Ali Aouf a révélé que cela interviendra dans les prochains jours, dès que les Italiens auront obtenu leurs visas d'entrée en Algérie.