Initié par la section syndicale locale affiliée au Cnapest, ce mouvement de débrayage du collectif des enseignants a débuté le lundi 26 septembre dernier et risque de perdurer. Le lycée mixte 20-Août 1956 d'Ouzellaguen, wilaya de Béjaïa vit une situation de crise sans précédent. En effet, la reprise des cours dans cet établissement connu pour ses remous récurrents, semble déjà compromise du fait de la situation conflictuelle qui a surgi au lendemain de la rentrée scolaire. À l'origine de cette situation, l'exclusion de quelque 54 élèves par le conseil de classe tenu en mois de juin dernier. Bien que l'association des parents d'élèves (APE) ait contesté une telle décision, le conseil de classe a été jusqu'au bout de sa logique qui consiste à “nettoyer” le lycée. Néanmoins, la réintégration d'un élève recalé deux fois au bac - qui n'est autre que le fils d'un enseignant du même établissement -, a été la goutte qui a fait déborder le vase. Rejetant cette politique du deux poids, deux mesures, les responsables de l'APE ne tarderont pas à réagir en rendant publique la lettre de dénonciation qu'ils ont adressée au directeur de l'Education de la wilaya de Béjaïa. Après avoir rappelé la genèse de ce conflit, les membres de l'APE demandent l'intervention “urgente” du premier responsable du secteur, et ce, pour “mettre fin à l'instabilité qui règne au sein de notre établissement. Instabilité imputée à la décision du conseil de classe du mois de juin 2011, lors duquel pas moins de 54 lycéens ont été exclus avec des moyennes annuelles allant de 4/20 jusqu'à 14/20 et favorisant un élève d'un enseignant avec 8,61 de moyenne aux dépens d'autres. Celui-ci a été repris pour la troisième année consécutive en 3e AS”. En voulant enfoncer le clou, l'APE tient à “dénoncer les agissements et comportements illégaux du corps enseignant gréviste et demandons une commission d'enquête ministérielle”. En revanche, les responsables de l'association des parents d'élèves affichent ouvertement leur soutien à la nouvelle directrice qui, face aux pressions qu'elle subit de toute part, a fini par décider de “réinscrire tous ces élèves délestés de leur droit à l'enseignement”. Ainsi, les membres de l'APE n'ont fait qu'accentuer le bras de fer déjà engagé avec le corps enseignant. Non content de la démarche de la nouvelle proviseure, consistant à remettre en cause la décision du conseil de classe de juin 2011, le collectif des enseignants a décidé de déclencher une grève illimitée le lundi 26 septembre dernier. Initiée par la section syndicale locale affiliée au Cnapest, cette action de protestation risque de perdurer, ce qui pénalisera davantage l'ensemble des élèves du lycée d'Ouzellaguen.