Une action de protestation se profile déjà en guise de réplique. Les syndicats autonomes des enseignants, en l'occurrence le Cla et le Cnapest mais aussi le Sete, s'apprêtent encore une fois à croiser le fer avec le département de l'Education nationale. Le Conseil des lycées d'Alger, dirigé par «l'infatigable» Osmane, ne compte désormais pas croiser les bras devant ce qu'il qualifie de «mépris» à l'égard des enseignants. En effet, une action de protestation se profile déjà en guise de réplique. Il s'agit d'un rassemblement programmé pour demain, 6 décembre, devant l'inspection académique d'Alger ainsi que dans l'enceinte du lycée Boudiaf. Au sein-même de cet établissement scolaire, les choses vont plutôt mal, à en croire les dires de Redouane Osmane, secrétaire général du Cla. Explications: «Les enseignants sont méprisés et les ponts du dialogue sont coupés entre les représentants des enseignants et les responsables du lycée Mohamed-Boudiaf», commente notre interlocuteur, contacté hier par nos soins. Sur un ton loin d'être conciliant, M.Osmane décochera d'autres flèches à l'adresse des responsables et les instances exécutives dudit établissement. Il s'indigne surtout quant au non-respect des organes consultatifs à l'instar du Conseil des enseignants. Les profs viendront donc demain défendre bec et ongles leur revendication à la faveur de cet énième appel du Cla. En outre, les spéculations vont bon train sur une possible montée au créneau du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), puisque le coeur, dit-on, n'est pas à l'acquiescement du mutisme des directions de l'éducation de certaines régions du pays. Le coordinateur national de ce syndicat, en l'occurrence M.Meziane Meriane, fait la part des choses en indiquant que «conformément au statut du Cnapest, les bureaux régionaux ont le droit de mener des actions de protestation et de revendiquer la prise en charge des doléances des enseignants de chaque wilaya». Il faut dire dans la foulée que des sections régionales du Cnapest, celles de Tizi-Ouzou et de Béjaïa à titre indicatif, ont menacé de recourir à la grève pour obtenir une suite aux requêtes formulées par les professeurs. «Ces actions de protestation au niveau des wilayas engagent particulièrement les bureaux régionaux du Cnapest. Le Conseil national se réunira en cas de nécessité», persiste notre interlocuteur comme pour dire qu'à chaque wilaya ses spécificités et ses revendications propres. Cependant, les rapports entre le ministère de tutelle et le Cnapest sont, semble-t-il, des plus amicaux ces derniers jours, puisque les antagonistes d'hier organiseront aujourd'hui une journée d'étude sur la retraite et ce, avec la participation du ministère du Travail. A ce titre, les coordinations régionales dudit syndicat sont donc appelées à mener la caravane d'une manière unilatérale. Par ailleurs, cette démarche unilatérale risque de faire boule de neige dans les tout prochains jours. Car, d'après les déclarations de certains syndicalistes, l'on s'achemine droit vers un mouvement de débrayage illimité si les revendications énoncées restent lettre morte. De son côté, le Syndicat d'entreprises des travailleurs de l'éducation (Sete), affilié à la centrale syndicale Ugta, a appelé, dans une missive adressée à notre rédaction, à l'occupation de la direction de l'éducation de la wilaya de Béjaïa. Une action qui a été prise à la suite de la décision portant ponction sur salaire prônée, indique-t-on, par les instances de la tutelle. Cette action sera appuyée par des journées de grève et une marche au chef-lieu de la wilaya. Pis encore, la rentrée scolaire du deuxième trimestre risque d'être compromise si jamais les instances concernées ne prennent pas les mesures nécessaires.