Le seul volet qui pose aujourd'hui encore problème à l'université de Tizi Ouzou est l'encadrement, selon le vice-recteur. Ce déficit est ressenti surtout dans les filières des sciences économiques, l'architecture et les langues étrangères. “Pour cette rentrée, nous n'avons pas de problème de places pédagogiques, par contre toujours un déficit en encadrement.” C'est en ces termes que le vice-recteur de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, M. Mitiche, résume cette rentrée universitaire 2011-2012 qui débute comme chaque année à partir du 4 octobre. Si le fort taux national de réussite à la dernière session du baccalauréat, notamment dans la wilaya de Tizi Ouzou qui s'est, encore une fois, placée à la tête du peloton, laissait tout de suite appréhender un déficit en places pédagogiques à l'université Mouloud Mammeri, le vice-recteur chargé de la pédagogie ne voit pas l'équation du même œil. “Le taux de réussite au bac a augmenté mais le nombre d'étudiants a diminué”, a expliqué le vice-recteur tout en soulignant qu'à Tizi Ouzou le nombre de bacheliers de la session juin 2011 est au nombre de 9929 alors qu'ils étaient 10558 durant la session 2010. Le nombre d'inscrits à l'université de Tizi Ouzou est, au 19 septembre dernier, de 8904, dont 6014 filles et 2890 garçons. Les responsables de l'université tablent sur le chiffre prévisionnel de 8600 nouveaux diplômés, donc théoriquement autant de places pédagogiques à dégager. Mais avec une soustraction des étudiants qui poursuivront la post-graduation et qui ne quitteront donc pas l'université, seules 6700 places pédagogiques seront libérées. Ce qui donne à première vue un déficit de près de 2000 places. Un déficit qui n'inquiète guère le vice-recteur qui rappelle qu'en dépit de la non-livraison de nouvelles infrastructures pédagogiques, 3000 places sont toujours libres au pôle universitaire de Tamda vers lequel plusieurs filières de formation sont en délocalisation progressive. S'agissant de la satisfaction des étudiants quant à leur orientation, le même responsable explique que l'université de Tizi Ouzou s'est dotée, depuis maintenant 3 ans, d'un logiciel qui permet, sur la base des données du ministère de l'Education et donc des moyennes obtenues, d'orienter chaque étudiant en fonction des moyennes requises ainsi que de l'offre et de la demande. “Ce qui exclut le favoritisme”, dit-il. “Ceux qui usaient, il y a quelques années, du pouvoir de leur fonction pour exiger d'inscrire x ou y dans telle ou telle filière se contentent à présent de se renseigner si la moyenne de x ou y permet d'accéder à la filière voulue”, souligne encore M. Mitiche. Le seul volet qui pose aujourd'hui encore problème à l'université de Tizi Ouzou est l'encadrement, selon le vice-recteur. Le problème ne date pas d'hier mais continue à s'inscrire dans la durée. “Nous ouvrons près de 200 postes de recrutement d'enseignants chaque année, mais cela demeure insuffisant”, déplore-t-il tout, en précisant que ce déficit est ressenti surtout dans les filières des sciences économiques, l'architecture et les langues étrangères. L'enseignement à l'université de Tizi Ouzou n'est pas assuré, estime ce responsable, à 100% par des enseignants permanents et de rang doctoral, mais dans des proportions assez importantes par des vacataires. Ce qui n'est pas sans se répercuter sur la qualité de la formation qui constitue la problématique de fond de l'université algérienne.