Inaugurée le 25 septembre dernier, la deuxième édition du Festival national de la photographie d'art (qui se tient actuellement au Musée national d'art moderne et contemporain, Mama, jusqu'au 3 novembre 2011) est un rendez-vous avec l'image. Intitulée “La Photo évènement”, cette exposition – placée sous le haut patronage du ministère de la Culture – a vu la participation de photographes issus de la presse nationale. Ce n'est pas “une fin en soi, mais une preuve vivace et réelle d'être partie prenante de l'expression audio-visuelle, de la vie culturelle et artistique du pays” déclare SidAli Djenidi, commissaire adjoint du Fespa. Ils sont vingt-trois artistes photographes à avoir pris part à cette belle aventure. Leurs œuvres, accrochées sur les murs et différents supports blancs du Mama, sont tels des joyaux dans leurs écrins de velours. De l'atrium au premier étage de ce musée, les photographies sont comme des brèches sur le monde. Elles retracent un parcours, celui de l'auteur, un vécu d'un quotidien, un regard, une vision, un sentiment… Une mise à nu d'une sensibilité que seul l'objectif arrive à exprimer. Certes, la lecture et l'interprétation des ces œuvres permet de réfléchir “sur la charge émotionnelle qui pousse le photographe à appuyer sur le déclic comme une intrusion dans l'intimité du destin”, affirme Omar Meziani, commissaire adjoint. Le visiteur, même s'il est ébloui par le travail présenté, aura un coup de cœur, voire plusieurs. C'est légitime, au vu des différents sujets exposés qui, une fois liés, forment une entité cohérente, un thème aux multiples facettes et contours. Pub dans la cité de Lahcène Abib est une critique de la société de consommation. L'image le dévoile bien : c'est l'invasion du message publicitaire, subliminal de surcroît, qui incite à la consommation. Dans un autre registre, Ferhat Bouda, nous transporte au-delà de l'Algérie, plus précisément en Mongolie. Une succession de photos relatant l'évolution tragique des nomades mongoles. De la plaine à la ville, avec tout ce que cela engendre comme perte : repères, vie, culture… Un véritable drame social et humain. Notre confrère Souhil Baghdadi revient sur un sujet épineux et d'actualité, à savoir l'émigration. Il s'interroge sur l'envie des jeunes, algériens et arabe, de vouloir quitter leur pays. Il nous livre des images de son séjour à Copenhague (Danemark), il se rend à Norrebo, une zone qui enregistre une forte concentration d'émigrés d'origine arabe. Une “intrusion” dans le quotidien de ces personnes… Avec Fenêtres, Samira Sahnoune, met en valeur “un simple élément architectural du paysage urbain” en Algérie. Des fenêtres qui s'étalent, occupant avec majesté des façades, des immeubles ou des maisons. Une ouverture sur deux univers, intérieurs et extérieurs, permettant la circulation de l'air, de la lumière mais également, servant de moyen de communication. Ces fenêtres livrent des impressions, des indices sur un mode de vie. “La Photo évènement”, une exposition où l'esthétique est omniprésente, affirmant de ce fait la part de la photographie dans “l'enrichissement des arts contemporains et sa contribution, peut-être, à la naissance d'un début de vocation chez les futurs visiteurs”. Amine Idjer 2e Festival national de la photographie d'art sous le thème “La Photo évènement”, tous les jours sauf le vendredi, jusqu'au 3 novembre 2011, au Musée national d'art moderne et contemporain (Alger).