Deux mois seulement après avoir organisé un sit-in devant le siège de la direction des travaux publics, les ouvriers du service ponts et chaussées sont revenus à la charge, avant-hier, pour réclamer principalement le paiement du salaire du mois de septembre. Un retard perçu comme un ras-le-bol pour ces 250 ouvriers, fatigués d'attendre avec appréhension les fins de mois : “Nous sommes toujours angoissés par l'arrivée des salaires. De plus, nous n'avons pas reçu nos rappels de rendement de 2009 et 2010”, s'insurge un des ouvriers qui précise également que : “notre salaire de base est minable, au moment où le SNMG a été revu à 18 000 DA, nous continuons à avoir un salaire de base de 10 800 DA. Comment voulez-vous vivre avec 15 000 ou 18 000 DA par mois? La seule augmentation de ces derniers mois concerne les primes de nuisance, ce qui est insuffisant”. Ces travailleurs qui n'ont pas été payés depuis le 24 août dernier, s'attendaient hier à ce que le directeur des travaux publics leur annonce de bonnes nouvelles mais à l'issue d'une entrevue de quelques minutes, c'était plutôt l'indignation et la colère : “Ce qui est inadmissible, c'est que le directeur nous a dit que la DTP n'avait pas d'argent et donc nos salaires ne seront pas débloqués. Savent-ils au moins que nous sommes à deux doigts d'aller mendier si la situation reste ainsi ? La plupart de mes collègues sont endettés à cause de la rentrée scolaire des enfants”. Les protestataires demandent en outre que la DTP revoie la nature de leurs contrats, une grande partie d'entre eux continue à travailler avec des conventions temporaires et les exemples ne manquent pas pour dénoncer ce “mépris” de l'administration : “J'ai 27 ans de service et je suis toujours un contractuel !” Driss B.