Notre caricaturiste Dilem était présent, hier, à la librairie du Tiers-Monde pour une séance de vente-dédicace de son nouvel album, Algérie mon humour (éditions Casbah). Cet album est un recueil de dessins de presse qui ont marqué ces dernières années. Un monde fou — constitué d'une file d'attente interminable — s'est donné rendez-vous en plein milieu de la rue Larbi-Ben-M'hidi, devant la librairie du Tiers-Monde. Cette deuxième rencontre avec les lecteurs, après celle de la 16e édition du Salon international du livre (Sila), a permis aux lecteurs et autres admirateurs de Dilem de le rencontrer, d'échanger avec lui et surtout d'acquérir un album dédicacé. Accueillant et souriant, le caricaturiste sympathisait avec chacun de ses lecteurs. Il “papotait” avec eux, donnant l'impression de les connaître. Munis de l'album entre les mains, les gens attendaient avec patience et absorbaient chaque mot prononcé par Dilem. Jeunes et moins jeunes, ils attendaient leur tour, comme des enfants devant un magasin de jouets. Un homme, venu signer deux albums pour lui et sa fille, s'est exclamé au moment de son tour en confiant avec un large sourire : “Cela fait deux heures que j'attends mon tour, j'avais hâte de vous rencontrer.” Toujours zen, même après deux heures de signature, Dilem discutait et conseillait même ses fidèles lecteurs. Les enfants étaient également de la partie. Un garçon de 13 ans était venu et avait attendu son tour longuement pour rencontrer son idole. Cette vente-dédicace, un peu spéciale, avait créé une certaine symbiose entres les présents. Les fans discutaient entre eux, faisaient connaissance et prenaient des photos avec la “star”. Ayant conquis les Algériens depuis une vingtaine d'années, grâce à son franc-parler et ses dessins humoristiques. Il dénonce les travers de la société sans tabou et sans langue de bois. Il est arrivé à s'introduire dans les foyers algériens, chaque matin, pour redonner le sourire par ses personnages et ses textes, qui dressent le portrait de la situation algérienne. À ce propos, une femme d'un certain âge avait déclaré au caricaturiste : “Vos caricatures sont le point d'humour qui nous procure tous les jours le sourire.” Pour revenir à cet album de 127 pages, rassemblant plusieurs caricatures parues dans le quotidien Liberté, il a rapidement fait des ravages. Quant au choix des dessins proposés pour cet ouvrage, sur le thème et les dates, l'auteur explique qu'“à vrai dire, ce n'est pas moi qui ai effectué la sélection des dessins. Je ne me fais pas confiance. Quand je finis un dessin, j'évite de le revoir”. Concernant la vision de Dilem sur les nouveaux caricaturistes algériens, il se réjouit à chaque fois de les voir. “J'ai exposé un peu partout dans le monde et je peux dire que l'Algérie est l'un des pays où il y a le plus de dessinateurs. Par contre, je reste plus sensible à la génération de l'émergence de la caricature comme Haroun, Melouah et Slim qui avaient des styles bien distingués.” Cette vente-dédicace a fait le bonheur de tous car ils ont pu découvrir leur idole, mais surtout le connaître. Hana Menasria