“Qui parle de Mohamed Khider, d'Amar Ouamrane et de bien d'autres ?”, s'interroge Rezki Krim. “De mon frère, je garde encore trois choses : son arme, le stylo avec lequel il a signé les accords d'Evian et l'emblème national.” La maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou abrite depuis hier, et ce, pendant quatre jours la deuxième édition du colloque sur le parcours du chef historique Krim Belkacem, organisé par l'Association culturelle qui porte son nom, Tharwa n'Krim Belkacem d'Aït Yahia Moussa, en collaboration avec la Direction de la culture de Tizi Ouzou. L'ouverture des travaux a eu lieu en présence du frère de Krim Belkacem et de nombreux compagnons de ce chef historique assassiné le 18 octobre 1970 dans un hôtel à Frankfurt, en Allemagne, et de beaucoup d'anonymes venus rendre hommage à cette figure emblématique de notre histoire. La première conférence était animée par le Dr Zineddine Kacimi, enseignant à l'université d'Alger, laquelle a été suivie de l'intervention de Me Saâdi Massous, officier de l'ALN, sous le thème : “Le militantisme et le rôle de Krim Belkacem avant le déclenchement de la guerre de Libération (1945-1954)”. Durant l'après-midi, une représentation théâtrale avec l'association Aghbalou de Tizi Ouzou a été programmée au Théâtre régional de Tizi Ouzou. Pour le frère de Krim Belkacem, Rezki Krim, également membre de l'ALN, “49 ans après l'Indépendance, l'histoire de notre pays baigne encore dans un trou noir. Nos jeunes ne connaissent pas encore leur histoire. Qui parle de Mohamed Khider, d'Amar Ouamrane et de bien d'autres ? De mon frère, je garde encore trois choses, son arme de guerre, le stylo avec lequel il a signé les accords d'Evian et l'emblème national. Mais, sûrement, un jour, la rivière retrouvera son parcours, malgré l'injustice et la falsification de l'histoire qui continuent encore de nous masquer les yeux”, dira da Rezki. Plus loin, il se rappellera de son incarcération à l'ancienne maison d'arrêt de Tizi Ouzou, actuellement transformée en maison de la culture. “C'est dans ce lieu aujourd'hui dédié à la culture qu'ils ont exécuté Ali Oudaren et Khalfaoui Amer à l'intérieur même de la cuisine de ce qui était alors une prison. Cette structure est aussi un lieu de mémoire et d'histoire, comme chaque coin et recoin de la Kabylie et de l'Algérie profonde. L'opération Jumelles, à elle seule, avait tué 8 000 hommes”. Selon le programme de ce colloque, il est prévu une cérémonie de recueillement et dépôt de gerbes de fleurs, demain mardi, sur la tombe de Krim Belkacem au cimetière d'El-Alia, geste qui sera suivi d'une prise de parole et de témoignages de moudjahidine. Dans l'après-midi de mardi, à la Maison de la culture de Tizi Ouzou, une conférence ayant pour thème : “Krim Belkacem au lendemain de l'Indépendance : d'un combat à un autre”, sera animée par le Dr Maïz Mohamed, ex-secrétaire général du MDRA. Le lendemain mercredi, une autre conférence sera donnée par le Dr Zeghidi Mohamed-Lahcen, historien, et portera sur “le rôle de Krim Belkacem durant la Libération nationale et des accords d'Evian”. D'autres activités sont au programme, notamment chants et poésie avec la troupe Abzim de Sid-Ali-Bounab et remise des prix pour les équipes finalistes du tournoi de football et pour les lauréats du concours inter-écoles, organisé par l'association Tharwa n'Krim Belkacem. K. Tighilt NORDINE 18-10-2011 10:46