Dès 1947, au maquis, fusil à la main, il mena le combat pour la liberté. En 1962, à Evian, stylo à la main, il mit fin à la souffrance du peuple algérien»; Il s'agit du chef historique et militant politique Krim Belkacem, assassiné en octobre 1970 dans un hôtel de Frankfurt, en Allemagne. Le coup d'envoi des activités de la 2e édition du colloque sur le signataire des accords d'Evian a été donné, hier, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.Cette commémoration qui s'étalera jusqu'au 19 octobre a été organisée par l'association culturelle Tharwa n'Krim Belkacem de Draâ El Mizan en collaboration avec la direction de la Culture de Tizi Ouzou. La première journée a été marquée par une conférence débat, animée par Me Saâda Massous, un officier de l'ALN qui a connu Krim depuis mai 1962. Au cours de sa communication, intitulée «Le militantisme et le rôle de Krim Belkacem avant le déclenchement de la guerre de libération», le conférencier a retracé le parcours révolutionnaire du «lion des Djebels». Parler de Krim, c'est évoquer les accords d'Evian, le traité de Tripoli et inévitablement, la mort de Abane Ramdane. Saâda Massous racontera ce qu'il a entendu de la bouche de Krim sur l'assassinat de Abane. «J'étais là, avec Boussouf et Bentobal quand la décision d'emprisonner Abane a été prise. Mais il n'y a avait qu'un seul homme qui voulait le tuer. La raison pour laquelle j'ai refusé de parler en 1957, après notre retour du Maroc en compagnie de Mahmoud Cherif et Boussouf, c'était pour éviter la désunion. Eviter un soulèvement en Kabylie d'un côté et l'implosion de l'ALN. Il fallait absolument maintenir l'union.» Après la création du Mouvement démocratique pour le renouveau algérien (MDRA) par Krim, en 1967, «un agent des renseignements m'a informé que le MDRA compte des gens peu recommandables. C'était vrai et Krim le savait. En octobre 1970, il n'a pas pu échapper au traquenard qui lui a été tendu», dit Saâda Massous. «Là aussi, il n'y avait qu'un seul homme qui voulait sa mort, Houari Boumediene». En effet, Krim, à cette époque, était parmi les rares personnes qui pouvaient tenir tête à Boumediene, conclut Me Massous.