Fort de ses débuts réussis en vert, Vahid Halilhodzic semble déjà sur le point de tracer des lignes rouges. Nonobstant la victoire avec l'art et la manière aux dépens, il est vrai, d'une bien faible sélection centrafricaine, le patron technique de la sélection a ainsi indiqué qu'il était déjà tourné vers l'avenir proche qui interviendra sous la forme de deux rencontres amicales haut en couleur face à la Tunisie et le Cameroun. Deux tests grandeur nature à l'issue desquels Halilhodzic tracera les contours de la composante humaine de l'équipe nationale qui aura à disputer les éliminatoires de la CAN 2013 et du Mondial 2014. Passionné et perfectionniste jusqu'au bout des ongles, coach Vahid a toutefois déjà annoncé qu'avant de prendre quelques décisions quasi définitives à propos de certains sélectionnés encore sélectionnables ou de sélectionnables pas encore sélectionnés, il effectuerait une revue générale des troupes à même de donner et/ou de redonner une ultime chance à tout élément susceptible de faire partie de l'ossature appelée à permettre à l'Algérie du football de reconquérir sa place de choix sur l'échiquier international. Ecarté du groupe dont ont été dégagés les dix-huit qui ont battu la Centrafrique, Karim Ziani, au vu de son passé en sélection, se retrouve forcément dans cette liste d'attente et sera, logiquement, en pole position des éléments susceptibles de retrouver les Verts. Que serait, en effet, la symbolique de la main tendue de Halilhodzic si l'ancien meneur de jeu et capitaine des Verts n'était pas concerné ? D'autant plus que sa mise à l'écart de l'EN a, visiblement, constitué un motif supplémentaire et une raison additionnelle pour qu'il redouble de travail aux entraînements de son club employeur qu'est El-Djeïch et lui a, certainement, démontré d'une manière on ne peut plus empirique et tellement significative qu'il avait encore et toujours beaucoup à prouver, si ce n'est plus que par la passé, pour désormais faire partie de la nouvelle aventure de la nationale devant la mener jusqu'aux rives sablées de l'ensorceleuse Rio de Janeiro. Bien trop tacticien pour se mettre hors-jeu et s'attirer les foudres d'un public algérien connu pour sa versatilité à la moindre performance notable ou but méritant le détour, Vahid Halilhodzic sait, ainsi, pertinemment qu'il aura tout à gagner en redonnant une chance réelle à Karim Ziani. Une révolte du fameux numéro 15 des sept dernières années de la vie des Verts sous la forme d'une prestation convaincante et digne de son statut de leader technique d'une sélection mondialiste vaudrait à l'entraîneur bosniaque les louanges pour avoir su remobiliser un de ses cadres qu'on disait en pré-retraite au pays des pétrodollars. Dans le cas, au contraire, d'une indigeste prestation face à la Tunisie et au Cameroun, Ziani donnerait encore raison à Halilhodzic de l'avoir laissé à la disposition de son club qatari au moment où ses anciens coéquipiers de la sélection entamaient leur mission rédemption face à la sélection de la République centrafricaine. L'ancien driver à poigne du Paris-Saint-Germain et de la Côte d'Ivoire gagnerait, de fait, aussi bien en crédibilité qu'en légitimité s'il venait à adresser une convocation à Karim Ziani en perspective du stage programmé au mois de novembre prochain. Il l'a bien redonnée à Fethi Ghilas qui claque but sur but sous le maillot rouge et blanc de l'historique Stade de Reims ! Il l'a, également, bien offerte cette chance à Michaël Fabre qui prend du galon au Racing de Lens. La main tendue de Halilhodzic a, également, touché Rafik Djebbour et Mohamed Meftah. Pourquoi pas donc Ziani ? Un Karim Ziani qui n'ignore, à ce sujet, guère que la suite de son aventure avec les Verts est tributaire de son éventuel come-back et de son très attendu rendement à l'occasion de deux rencontres face à la Tunisie et au Cameroun.Car, si coach Vahid venait à prendre la décision d'entériner la mise à l'écart de son capitaine en Tanzanie, il serait dès lors clair que son compteur en sélection restera bloqué au chiffre 61. De Dar es-Salaam il aura dit, non pas un simple “au revoir”, mais bien un réel “adieu” aux Verts… R. B.