Aux pollution et nuisances sonores qui empoisonnent la vie dans les villes et les villages viennent s'ajouter ces cortèges nuptiaux. Un spectacle qui n'obéit à aucune loi. Encouragé par le laxisme de l'autorité publique, l'effet pervers des cortèges nuptiaux semble prendre le dessus sur l'enthousiasme festif ! Ne se limitant plus à la seule belle saison estivale, ni aux seuls jours du week-end, les mariages et les cortèges nuptiaux s'organisent désormais quasiment tous les jours de la semaine, été comme automne, voire hiver. Seulement, nouvelle tendance des mœurs, c'est la perversité du spectacle qui prédomine. La fête est dénaturée par l'ostentation et la démesure. En ville ou au douar, le “cinéma” reste du kif-kif au même. Parfois sous l'œil bienveillant de l'agent de police, on se dispense de tous les interdits en matière de conduite sur la voie publique. A Mostaganem, un mariage, surtout s'il s'agit d'une famille nantie, ne doit pas — et ne peut pas — se passer sans tintamarre. Sur les portières des voitures souvent luxueuses et enfourchant de grosses cylindrées, des jeunes, surtout des adolescents et des adolescentes, défilent, penchés, avec la moitié du corps à l'extérieur de l'habitacle. On joue au rallye. On s'adjuge la chaussée en processions qui avancent sur 2 ou 3 files. Les dépassements de véhicules s'opèrent sur les deux côtés, même en empruntant trottoirs et accotements. S'ajoute à ces dérives qui se généralisent, la folle conduite des jeunes chauffards, particulièrement excités, emportés par la frénésie de révéler leur talent de cascadeurs pour séduire la gent féminine. Dépassements dangereux manœuvrés dans la confusion et le désordre, démarches en zigzag et rabattements précipités en queue-de-poisson, pas le moindre souci quant aux passants, aux “concurrents” et autres usagers de la route, toutes les voies sont ouvertes pour l'émergence du lot. Moteurs vrombissants en trombe, les grosses motos, rapides, sont souvent de la fête, avec un couple de motards, l'un conduisant et l'autre s'occupant de la caméra afin d'immortaliser le grand événement, au grand péril de sa vie. Klaxons assourdissants et discothèques mobiles, tout l'environnement est contraint, malgré lui, au partage de la fête ! Aux yeux des voisins et de ceux qui ne sont pas concernés par la fête, la désinvolture s'apparente plutôt à de la provocation. Cet ‘'incivisme'' montant engendre un tapage diurne et nocturne, qui nuit énormément à l'ordre public. Les arrêts et stationnements intempestifs bloquent souvent la circulation et provoquent d'inextricables bouchons en certains points de la ville, notamment à la hauteur du mausolée de Sidi Belkacem, le saint patron de la grande agglomération mostaganémoise, où la quasi-totalité des nouveaux mariés de la région transite pour une ultime “ziara” le jour de leurs noces. M. O. T. c.m 24-10-2011 11:47 lilia 23-10-2011 19:51