Ali Agouni, responsable du PPA, a réagi, hier, aux propos du ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, qui avait écarté la possibilité de reconnaissance du PPA, dans le cadre de la prochaine loi sur les partis politiques. Pour lui, le parti fondé par Messali Hadj est aujourd'hui encore victime d'“une injustice flagrante”. Et de s'interroger : “Comment les militants du PPA n'ont pas le droit d'utiliser les sigles de leur parti, tandis que le sigle FLN continue d'être utilisé alors que lui aussi est antérieur à 1962 ?” Pourquoi a-t-on peur du PPA ? se demande encore ce vieux militant qui estime qu'il s'agit là de “deux poids, deux mesures”. Ali Agouni interpelle le ministre de l'Intérieur et lui demande de reconsidérer sa position de“revenir sur ses déclarations injustes vis-à-vis du PPA et de lui accorder son agrément comme a tous les autres partis”. Rappelant que le PPA avait été frappé d'interdiction à l'époque coloniale, celui qui se bat aujourd'hui pour permettre à ce parti de retrouver sa place sur la scène politique nationale, déplore qu'il en soit aujourd'hui de même dans l'Algérie indépendante. “Il est temps de mettre nos rancœurs et haine aux vestiaires et de réconcilier le peuple algérien pour définir une politique qui réponde objectivement aux aspirations légitimes des Algériens”, préconise Ali Agouni. Revenant sur le refus opposé à la tentative d'homologation du PPA en 1989, Ali Agouni a tenu à rappeler la réaction de certaines personnalités historiques qui avaient, selon lui, dénoncé justement le refus d'agrément. Il citera, entre autres, Bachir Boumaza, Abdelmalek Benhabylès, le commandant Ahmime et Si Hocine, ancien responsable de l'Amicale des Algériens en Europe. “Messali Hadj et le PPA qu'on veut interdire aujourd'hui ont créé la génération qui a fait le 1er Novembre 1954, qui a mené la guerre contre le colonialisme français et qui l'a gagnée”, insiste encore Ali Agouni qui, au nom du parti, “lance un appel au président de la République et à tous les partis politiques épris de justice et de démocratie ainsi qu'à toutes les personnalités politiques de soutenir le PPA dans sa juste revendication et de s'élever contre cette injustice envers la démocratie”. Pour ce compagnon de route du fondateur du nationalisme algérien, qui a toujours la flamme militante, en dépit du poids des ans, “le moment est venu d'accorder l'agrément au PPA et de donner la place qu'il mérite dans l'histoire de l'Algérie à Messali Hadj”. R. N. green peace 28-10-2011 21:12