Les robes noires agréées auprès des quinze barreaux existant au niveau national n'ont pas failli, hier, au mot d'ordre de débrayage de trois jours décidé lors d'une assemblée générale de l'ensemble des barreaux d'Algérie. L'adhésion au mouvement de protestation était massive en ce premier jour, aussi bien à l'est qu'à l'ouest et au centre du pays. En fait, les avocats ont suspendu hier toute participation aux audiences publiques des tribunaux et des cours dans tout le pays. À Oran, l'appel à la grève a été observé à 100% au niveau de la cour et des tribunaux de la wilaya, selon des sources proches des grévistes. “Notre mobilisation générale vise à faire barrage au texte du ministère de la Justice actuellement à l'APN. Nous contestons le contenu de l'avant-projet de loi régissant la profession d'avocat”, affirment des avocats grévistes. Par ailleurs, à Tiaret, le même constat a été relevé auprès des avocats opérant à travers la wilaya qui ont adhéré massivement, pour la première journée, à ce mouvement avec un taux de 100% de participation. Le mouvement de protestation a été également suivi à Mostaganem où les trois tribunaux ont été paralysés. Les audiences suspendues pourront reprendre à la fin de la session criminelle en cours. La wilaya de Sidi Bel-Abbès n'a pas dérogé à la règle puisque le mot d'ordre de grève décrété dans le corps de la défense par l'Union des barreaux d'Algérie a été massivement suivi. Les défenseurs du barreau de Sidi Bel-Abbès ont été rejoints par leurs homologues de Aïn Témouchent qui leur sont rattachés, a indiqué le bâtonnier M. Athmani. Selon notre interlocuteur, le taux de suivi a atteint les 100%, soit un total de 1 200 avocats. À Tlemcen, le bâtonnat qui regroupe 1 020 avocats s'est associé au mouvement de grève de trois jours entamés mardi, et ce, pour contester le projet de loi régissant leur profession. Les avocats de la wilaya de Tlemcen, à l'instar de leurs collègues des autres régions du pays, mettent en avant la menace qui plane, à travers ce futur texte de loi, sur la liberté de leurs plaidoiries et par-delà celle de leurs clients. Un sit-in des avocats est observé au niveau de la plupart des juridictions. À Constantine, l'adhésion des avocats au mouvement de grève a été estimée à hauteur de 100%. À la cour de Constantine, pas moins de 2 033 avocats ont répondu favorablement au mot d'ordre, alors qu'ils étaient 258 avocats, dans la wilaya de Jijel, selon Maître Mustafa Lenouar, président de l'Ordre des avocats. Toutes les affaires en cours seront traitées lors de la prochaine session. À Oum El-Bouaghi, les robes noires ont emboîté le pas à leurs collègues au niveau national. Plusieurs affaires, au niveau des 8 tribunaux et de l'annexe relevant de la cour d'Oum El-Bouaghi, laquelle chapeaute également la wilaya de Khenchela, ont été renvoyées pour la semaine prochaine. Les avocats, selon leur délégué, resteront dans leurs cabinets. Aucun d'entre eux ne s'est rendu, hier, au tribunal ou à la cour. Les 1 700 avocats y compris près de 300 stagiaires, inscrits au barreau d'Annaba, qui regroupent les wilayas de Tébessa, Souk-Ahras, El-Tarf et Guelma, ont suivi, pour leur part, le mouvement. Aucune des audiences prévues pour cette journée n'a pu se tenir. Dans les deux wilayas de Sétif et de Batna, également, le débrayage a été largement suivi, avec un taux de 100% de participation. Par ailleurs, dans la wilaya de Skikda, la grève des avocats a été fortement suivie, selon Maître Seddik Bellara, coordinateur du bâtonnat de la wilaya qui nous a avancé un taux de débrayage de 100%. Pour cette première journée de débrayage à Tizi Ouzou, les robes noires ont brillé par leur absence dans toutes les affaires programmées hier au niveau des huit tribunaux que compte la wilaya de Tizi Ouzou mais aussi de la cour de Tizi Ouzou. Même si les magistrats étaient présents dans les tribunaux et que les juges ont ouvert les audiences, ces derniers n'ont pu traiter que les affaires simples qui n'exigeaient pas d'avocats mais ils ont été obligés de renvoyer toutes les autres affaires en raison de l'absence massive des défenseurs de justice. Pour sa part, le barreau de Béjaïa a réussi, hier au premier jour de grève, une véritable démonstration de force. Le taux de suivi de la grève est de 100%, a indiqué Me Driss Abderrahmane, bâtonnier de Béjaïa et membre du barreau national. Les avocats, qui ont déserté les tribunaux, ont observé un piquet de grève à la cour de Béjaïa. À travers une telle action, les avocats interpellent l'autorité compétente quant à l'amélioration tangible du projet de loi accommodant la profession dans tous les vecteurs qui la caractérisent. Synthèse Correspondants erocless 26-10-2011 20:12 rimo 26-10-2011 10:44