Que se passe-t-il en Tunisie ? Trois jours après le vote des Tunisiens pour une Assemblée constituante, personne n'ose prononcer les résultats largement acquis aux islamistes d'Ennahda qui ont raflé la mise sur des scores que l'Occident estime inavouables. La révolution du Jasmin a été la première à se déclencher dans les pays arabes. Et c'est la première qui a abouti à un vote démocratique. Mais les choses ne semblent pas se dérouler de manière aussi transparente que le veut la communauté internationale qui s'est réveillée sur la désagréable sensation que l'expérience tunisienne est en train de virer au cauchemar. Trois jours de tripotages électoraux, de faux suspenses et de tractations souterraines pour faire baisser le score d'Ennahda. C'est la triste réalité du processus électoral tunisien qui a accouché du plus prévisible mais inquiétant scénario politique. Les islamistes d'Ennahda ont gagné. Largement. Trop largement aux yeux de l'Occident. Dans les milieux politiques, tout le monde sait qu'Ennahda culmine entre 57 et 60%. Un score qui fait peur. Un résultat qui affole l'Occident et les démocrates tunisiens. Un raz-de-marée qui fait réfléchir le général tunisien Amar et son état-major sur la suite à donner à une élection-pilote dans le monde arabe. Les islamistes ont gagné. Mais les apprentis-sorciers européens et américains ne s'imaginaient pas l'ampleur de la débâcle de la démocratie tunisienne. Tous ces experts, qui admettaient le politiquement correct d'El-Ghannouchi et qui se gaussaient du fait que l'islamisme modéré a sa place dans le processus démocratique, font la grimace. La Tunisie a basculé avec armes et bagages dans les bras du fondamentalisme. Un point c'est tout. La solution ? Aucune qui ne fasse pas de dégâts. Rached El-Ghannouchi, le Nahnah tunisien, se retrouve avec les clés du nouveau système tunisien. Il peut décider à lui seul et les islamistes ne veulent pas être privés de leur victoire totale par un cynique tripotage des chiffres. L'armée tunisienne et l'Occident ne sont pas prêts à admettre une telle bérézina. Car ce n'est plus la Tunisie qui est concernée mais tout le processus de démocratisation arabe qui est fragilisé. Si les islamistes gagnent en Tunisie, le pays qui était censé avoir le plus d'anticorps, qu'en sera-t-il alors avec les Frères musulmans en Egypte ou les salafistes en Libye ? Des Etats théocratiques sont en train de naître au Maghreb, tranquillement, à un jet de pierre de l'Europe et qui ne ressembleront pas au “modèle turc”. Il est évident que l'Occident s'imaginait des sociétés musulmanes gérables par un islamisme soft mais de là à ce que le mouvement démocratique soit réduit à la seule expression islamiste. C'est un pas que les laborantins politiques occidentaux ont tout fait pour minimiser. En vain. M. B. tarek 29-10-2011 09:26 yiwenken 29-10-2011 09:24 tarek 29-10-2011 09:22 yiwenken 29-10-2011 09:13 albatros 29-10-2011 08:56 akavachiw 28-10-2011 21:51 Tebessi libre 28-10-2011 14:29 awal 28-10-2011 10:28 VelVet 28-10-2011 02:08 dilem 27-10-2011 15:25