La demande en acier est montée en flèche ces dernières années, passant de 4,2 millions de tonnes métriques en 2007 à près de 6 millions en 2010. “Au cours de ces dernières années, le secteur de la construction en Algérie a connu un véritable regain d'activité, porté par un généreux programme d'investissement financé grâce aux importants revenus d'hydrocarbures”, relève, dans son dernier briefing, le cabinet d'intelligence économique londonien Oxford Business Group (OBG). Le cabinet indique que les nouveaux projets de construction d'autoroutes, de ports, de tramways, de sites industriels et de logements ont tous contribué à la croissance soutenue du secteur. “Cette tendance ne risque pas de changer de sitôt”, estime OBG, en faisant référence à la “construction d'une mosquée, qui devrait compter parmi les plus grandes du monde”. Le cabinet d'intelligence économique londonien évoque le renforcement “des capacités et les normes dans le secteur”. En effet, OBG rappelle que le gouvernement s'est attelé à la modernisation des réglementations applicables au secteur de la construction, en mettant notamment en œuvre des procédures d'exécution plus strictes. Une nouvelle loi inspirée des législations américaine et européenne, visant à renforcer les normes de sécurité parasismique, est en cours d'élaboration. “Si celle-ci est adoptée, l'Algérie, située dans une zone d'activité sismique, sera le premier pays africain à adopter un cadre de gestion du risque sismique”, affirme Oxford Business Group. Le cabinet fait savoir que le plan de développement pour la période 2009-2014, chiffré à 286 milliards de dollars, mettra spécifiquement l'accent sur les infrastructures : 116 milliards d'euros seront alloués aux nouveaux projets et 96,7 milliards aux programmes existants, notamment la construction de voies ferrées, de routes, d'installations d'eau, d'établissements scolaires et de quelque 2 millions de nouveaux logements. “Par conséquent, les sociétés du secteur connaissent un surcroît de travail, et les contraintes liées aux capacités génèrent d'importantes difficultés”, constate OBG. Dans l'ensemble du secteur de la construction, les prix des matériaux et l'offre restent des préoccupations constantes. S'agissant de l'offre, la demande en acier est montée en flèche ces dernières années, passant de 4,2 millions de tonnes métriques (TM) en 2007 à près de 6 millions de TM en 2010. Les armatures en acier, utilisées en construction, représentent près de la moitié de cette demande. Cette forte hausse a, cependant, été partiellement résolue grâce à un investissement de 500 millions d'euros dans l'aciérie ArcelorMittal à El-Hadjar. Cette enveloppe devrait permettre de rehausser la production d'acier en deux temps, pour atteindre 1,4 million de MT par an, puis 2,4 millions de MT par an au cours de la seconde phase. Dans le segment du ciment, face à la hausse de la demande, l'Etat, qui répond actuellement à 65% environ de la demande du marché par l'intermédiaire du Cement Industry Group récemment créé, a initié un projet d'investissement pour 2011-2015 dans une nouvelle cimenterie. Il espère ainsi faire progresser l'offre, actuellement établie à environ 11,5 millions de TM, à 20 millions de TM. Ce programme d'investissement vient s'ajouter aux projets de construction d'une nouvelle usine par Asec Algérie, filiale de la société égyptienne Asec Cement Holding. “Le site, qui aura une capacité de production de 3 millions de tonnes, devrait ouvrir l'année prochaine”, ajoute OBG. Toutes ces mesures, selon le cabinet londonien, “devraient permettre de dissiper certaines inquiétudes des entrepreneurs liées à l'offre, et donc aux prix”. Meziane Rabhi