À la veille de l'Aïd El-Kébir, le commandement de la Gendarmerie nationale (CGN) a pris des dispositions exceptionnelles pour contrôler les marchés de cheptels, surtout que les vols se sont multipliés ces deux dernières semaines pour atteindre un chiffre important, soit plus de 35 000 têtes, entre ce qui est subtilisé dans les villes et les zones rurales. Selon des données en notre possession, en plus des registres d'informations qui regroupent et recensent les éleveurs et les marchés de bétail, les services de la GN ont adopté, cette année un mode opératoire basé sur le renseignement et l'interopérabilité des unités déployées sur le terrain. En plus des axes routiers où tous les moyens de transport sont soigneusement vérifiés, les marchés et les abattoirs sont soumis à ce dispositif en vigueur et qui sera prolongé même après cette fête religieuse où opportunistes et voleurs misent gros pour se faire de l'argent. Il faut dire que l'aspect sanitaire est également pris en charge par les mêmes services qui contrôlent les certificats de conformité et de l'élevage au niveau des marchés aux bestiaux et les bouchers où chutent d'importantes quantités de viande sans certificat du vétérinaire. Si autrefois les régions steppiques et les Hauts-Plateaux étaient essentiellement ciblés, cette année, en revanche, les régions du Centre sont également touchées par ces mesures du fait que les trafiquants de cheptels ont anticipé pour inonder les marchés bien avant les préparatifs de l'Aïd. “Vu les résultats probants obtenus l'année passée, nous avons décidé de généraliser ce dispositif. En plus du nombre de têtes recensées, les moyens de transport sont identifiés. Grâce à ces mesures dissuasives, nos unités ont récupéré des milliers de moutons et de veaux abandonnés sur les axes routiers par les maquignons et les receleurs”, explique le lieutenant-colonel Abdelhamid Keroud, chargé de la communication au CGN. C'est ainsi que des points de contrôle ont été multipliés sur l'autoroute Est-Ouest et les routes départementales où il y a une forte concentration de cette activité. Selon nos sources, les axes de Laghouat, Tiaret, M'sila, Bouira, Tébessa, Médéa, Mascara, Djelfa, Aïn Defla et Blida, sont les plus touchés par la coordination de transport et de commercialisation des cheptels durant cette période de forte tension. Dans les zones enclavées, les marchands se solidarisent pour protéger leurs biens alors que les transhumants et les nomades stationnent à proximité des agglomérations avant d'informer les services de sécurité de leur présence. Ainsi, les provenances et les destinations du bétail sont systématiquement recensées sur ces registres qui font foi de contrôle et de déclaration afin de sécuriser les personnes et les biens. De 2009 à octobre 2011, pas moins de 100 000 têtes de cheptels ont été volées. Les enquêtes diligentées ont abouti à l'arrestation de pas moins de 500 personnes et la récupération de 12 000 têtes. FARID BELGACEM