Ouverture de registres d'informations, recensement des éleveurs, renforcement des contrôles au niveau des axes routiers et surveillance accrue des marchés aux bestiaux, c'est là le contenu du dispositif mis en place par le commandement de la Gendarmerie nationale. La vente du cheptel se fait sous la loupe des éléments de la gendarmerie. Le commandement de cette institution a informé hier de la mise en place d'un plan spécial élaboré expressément à l'occasion de l'Aïd El Adha. «Il s'agit d'un dispositif opérationnel depuis une quinzaine de jours déjà et qui sera de mise jusqu'à l'après Aïd», précise la cellule de communication du commandement de la Gendarmerie nationale. Ce plan spécial, au sujet duquel sont mobilisés les effectifs de la gendarmerie à travers l'ensemble du pays, est «appliqué dans toute sa rigueur dans les Hauts-Plateaux et les régions steppiques où il y a une concentration des élevages», souligne la même source en citant, entres autres, comme wilayas, Sétif, Bordj Bou Arréridj, El Bayadh, M'sila, Djelfa et Laghouat. Dans ces wilayas et beaucoup d'autres, les gendarmes se sont employés à établir un recensement de tous les éleveurs d'ovins et du nombre de têtes des cheptels que possède chacun d'entre eux. Dans ce cadre, même la population nomade évoluant dans le sud du pays est incluse dans cette opération de recensement. Les éleveurs de cheptel sont surtout sensibilisés quant à la nécessité d'informer, en temps réel, les brigades de la gendarmerie sur le vol de cheptel où la moindre tentative de ce genre. D'autre part, la même source au niveau du commandement de la Gendarmerie a tenu à mettre en exergue le fait que tous les axes routiers empruntés habituellement par les transporteurs de cheptel sont quadrillés par les éléments de la gendarmerie qui ont multiplié les points de contrôle. A ce propos, les effectifs mobilisés ont eu recours à l'ouverture d'un registre où sont répertoriées les informations liées à la provenance du cheptel et sa destination. Même les informations sur les conducteurs et les moyens de transport utilisés sont notifiés. Une fois cette collecte d'informations accomplie, celle-ci sont vite échangées entre les éléments de la gendarmerie répartis à travers l'ensemble du territoire national. Et ce n'est pas tout. Notre source au niveau du commandement de la Gendarmerie nationale ajoutera que dans le cadre de la mise en application de ce dispositif visant à empêcher les réseaux «excellant» dans le vol du cheptel à commettre le moindre méfait en cette veille d'Aïd El Adha, c'est aussi la totalité des marchés aux bestiaux qui font l'objet d'un contrôle rigoureux. Plus de 22 000 têtes volées en 2010 Le vol de cheptel est une activité courante qui ne connaît pas de répit, mais dont l'ampleur s'intensifie à chaque Aïd El adha. Cette pratique illicite sévit beaucoup plus dans les wilayas frontalières où la contrebande du cheptel en direction du Maroc et de la Tunisie ne cesse de ruiner les éleveurs algériens. Durant les dix premiers mois en cours, soit de janvier à octobre, les éléments de la gendarmerie ont eu à traiter quelque 1093 affaires de vols de cheptel à travers l'ensemble du pays. Le traitement de ces affaires s'est traduit par l'arrestation de quelque 686 individus, dont plus de la moitié a été mise en détention après présentation devant la justice. Quant au nombre de têtes de cheptel volées qui ont été par la suite récupérées par les services de la gendarmerie, il est de l'ordre de 22 073 bêtes.
