L'auteur s'étonne que même “des personnes très informées, des hauts fonctionnaires de l'état et des politiciens chevronnés ne connaissent que marginalement l'œuvre de Cevital”. Le professeur Tayeb Hafsi a consacré son dernier ouvrage à Issad Rebrab, président du groupe Cevital. Sous le titre Issad Rebrab : voir grand, commencer petit et aller vite, ce livre, le premier d'une nouvelle collection, sortira en novembre à Casbah éditions. Le Pr Hafsi, enseignant à HEC de Montréal, explique le lancement de cette nouvelle collection par le fait que le développement de la connaissance entrepreneuriale “se fait mieux lorsqu'on laisse les personnes concernées contribuer au débat et tirer leurs propres conclusions”. À travers cet essai sur M. Rebrab, l'universitaire espère susciter “un intérêt nouveau pour ceux qui construisent les fondations de l'Algérie de demain”. Le Pr Hafsi raconte comment il a donné naissance à cet ouvrage. “Pour réaliser le livre, j'ai eu de très nombreuses discussions avec Issad Rebrab, ses enfants et de nombreuses personnes”, dit-il. Les interlocuteurs de l'auteur sont issus de milieux professionnels différents. Il a ainsi interrogé des personnes qui ont côtoyé M. Rebrab depuis le début de son épopée entrepreneuriale, des employés de ses entreprises, des cadres du secteur public, des banquiers, des hommes d'affaires, des membres du gouvernement, etc. Si beaucoup voient le patron de Cevital comme “un homme déterminé qui a beaucoup de valeur”, M. Hafsi s'étonne en revanche que même “des personnes très informées, des hauts fonctionnaires de l'état et des politiciens chevronnés ne connaissent que marginalement l'œuvre de Cevital”. Pour écrire cet ouvrage, l'auteur dit avoir eu un accès libre à tous les documents de Cevital et mêmes aux archives personnelles d'Issab Rebrab. Dans sa préface, M. Hafsi décrit le président de Cevital comme un homme sincère et foncièrement honnête. “Cela se manifeste non seulement au plan moral et matériel, mais aussi au plan intellectuel. Il n'a pas cherché à m'influencer”, révèle le Pr Hafsi, qui considère son ouvrage comme un livre qui se veut un regard sur l'Algérie à travers les efforts de l'un de ses meilleurs entrepreneurs. Le livre est subdivisé en quatre grandes parties avec dix chapitres. Dans les deux premières parties, l'auteur évoque la naissance d'un entrepreneur dans un milieu hostile et turbulent, et le cheminement de la grande aventure industrielle avec Metal Sider, le cas de l'agroalimentaire et le développement des activités du groupe Cevital, notamment le verre plat, l'automobile, l'électronique grand public, la grande distribution, sans oublier les projets en attente de lancement. L'auteur s'est intéressé dans les autres chapitres à la personnalité d'Issad Rebrab et le regard des autres, la relève par la nouvelle génération avec ses promesses et ses difficultés dans le management professionnel. Dans sa conclusion, le Pr Hafsi parlera d'une coévolution entre Rebrab et l'Algérie, avant d'étaler un certain nombre de recommandations. Un peu pour résumer cette réflexion notée dans la préface : “Dans la vie des nations, qui est trop lente pour que chacun d'entre nous puisse voir les résultats des efforts, les acteurs économiques jouent un rôle crucial. Ils construisent la trame, le socle sur lequel le pays va reposer. Parmi ces acteurs, les entrepreneurs sont les meilleurs ouvriers. L'Algérie de demain sera construite d'abord par ses entrepreneurs. Les jeunes qui sont l'avenir du pays puiseront dans l'âme de cet homme l'inspiration et des ressources précieuses pour la suite de la construction.” Y. A.