Le chef du gouvernement israélien se déclare prêt à renouer les négociations de paix dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route du quartette international. En annonçant à Moscou sa disposition à discuter de la paix avec les Palestiniens, le boucher de Sabra et Chattila en a surpris plus d'un, lui, le faucon parmi les faucons israéliens opposés à la création d'un Etat palestinien. Que peut bien cacher son offre de dialogue ? Le chef du gouvernement israélien se déclare prêt à renouer les négociations de paix dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route du quartette international. Ce revirement inattendu a de quoi surprendre, quand on sait qu'Ariel Sharon a tout fait pour faire capoter les précédentes tentatives. Son argument majeur était l'isolement de Yasser Arafat, qu'il considère comme l'obstacle à la réalisation de la paix entre les Israéliens et les Palestiniens. Le leader de l'OLP est toujours là à orchestrer la politique palestinienne en la matière. Mieux, le nouveau premier ministre de l'autorité palestinienne n'a à aucun moment renié Arafat, au contraire, il a toujours estimé que le patron du Fatah était incontournable. Ceci étant, la volte-face de Sharon s'explique par sa volonté de vouloir court-circuiter la gauche israélienne qui revient au devant de la scène avec sa proposition de paix conclue à Genève avec des personnalités palestiniennes. En effet, l'accueil favorable réservé à cette initiative n'a pas manqué de mettre le chef du Likoud dans tous ses états. Son blocage de la mise en œuvre de la feuille de route, ayant fait réagir la Russie qui s'apprête à présenter un projet de résolution au conseil de sécurité de l'organisation des Nations unies, afin de relancer ce processus. Devant cette nouvelle situation, Sharon n'a pas tardé pour réagir en se rendant à Moscou dans le but évident de tenter de dissuader le locataire du Kremlin d'aller jusqu'au bout de son œuvre. Et c'est de la capitale russe qu'il a annoncé sa proposition de reprendre le dialogue, alors qu'il refusait, il y a quelques jours, d'entendre parler d'un quelconque contact avec le nouveau premier ministre palestinien. Ariel Sharon avait déjà pris ses dispositions en reprenant langue récemment par le biais de ses émissaires avec des responsables palestiniens pour faire vite et empêcher ses adversaires du parti travailliste d'atteindre leur objectif visant à recueillir des voix favorables leur initiative. La sortie du chef du gouvernement israélien est liée, selon les observateurs avertis des affaires israéliennes, aux critiques formulées sur la gestion sécuritaire du chef d'état-major, le général Moshé Yaalon. Celui a affirmé que le blocus imposé aux territoires autonomes devait être allégé. Yaalon a préconisé des mesures d'assouplissement pour faciliter la mission d'Ahmed Qoreï. Il a même mis en garde Sharon sur une trop forte pression qui pourrait renforcer l'influence des fondamentalistes palestiniens et créer une situation d'anarchie. Les contacts entre les deux parties été confirmés par le général Shaul Mofaz, le ministre de la défense israélien qui s'est cependant refusé à donner davantage de détails. Il ajoute que les dirigeants de son pays attendent l'investiture du cabinet Qoreï pour entamer les pourparlers de paix. Ceci étant, l'offre de Sharon, qui a affirmé à Moscou sa disposition à faire des concessions sans que cela ne touche le volet sécuritaire, est à prendre avec des pincettes, car l'homme, à l'habitude de faire machine arrière dés que la création d'un Etat palestinien, commence à prendre forme. Il n'est pas exclu qu'il ne s'agisse que d'une proposition conjoncturelle pour faire échec aux autres initiatives de paix qui lui font de l'ombre ces derniers temps. K. A. Attaque terroriste de la Mecque Al-Qaïda a visé les pèlerins L'attentat déjoué lundi à La Mecque était commandité par le réseau terroriste Al-Qaïda et visait les pèlerins, affirme le ministre de l'Intérieur saoudien dans une déclaration publiée hier à Ryad. Le ministère de l'Intérieur saoudien avait annoncé lundi que deux islamistes avaient été tués dans la journée dans la ville sainte de La Mecque (ouest de l'Arabie) par les forces de sécurité lors d'un échange de tirs, ce qui avait permis de déjouer un attentat. Dans une déclaration publiée hier par le quotidien Al-Riyadh, le prince Nayef Ben Abdel Aziz, ministre de l'Intérieur revient sur cette fusillade survenue en plein ramadan et affirme que les membres de la cellule que Ryad a affirmé avoir démantelé à cette occasion étaient membres d'Al-Qaïda, le réseau terroriste d'Oussama ben Laden. “Il n'y a aucun doute, ils appartiennent tous” à Al-Qaïda “et suivent les mêmes tactiques”, a dit le ministre. Affirmant que les forces de sécurité ont arrêté six membres de la cellule, dont deux se sont rendus, le ministre a indiqué que ceux-ci voulaient s'attaquer aux fidèles, nombreux à venir à La Mecque pour le petit pèlerinage. “Ils ont visé le mois de ramadan (...) où se rassemblent des fidèles, saoudiens et non saoudiens”, a-t-il dit.