La mobilisation en faveur de S. K., un jeune Algérien de 29 ans résidant à Oran, converti au christianisme et condamné en mai dernier à 5 ans de prison “pour offense au Prophète Mohamed”, prend de l'ampleur, notamment sur les réseaux sociaux, qui se relaient, à la veille de son procès. C'est de l'inquisition ! Telle est la qualification attribuée par d'aucuns au procès de S. K. dont le tort est de s'être converti au christianisme. Ce procès intervient après une succession ces dernières années de condamnations ciblant d'autres Algériens chrétiens pour prosélytisme ou encore pour ces jeunes condamnés pour n'avoir pas fait Ramadhan, le tout dans un climat marqué par l'intolérance religieuse. Depuis plusieurs jours la mobilisation en faveur de S. K , un jeune Algérien de 29 ans résidant à Oran, converti au christianisme et condamné en mai dernier à 5 ans de prison “pour offense au Prophète Mohamed”, prend de l'ampleur notamment sur les réseaux sociaux, qui se relaient, à la veille de son procès en appel prévu le 17 novembre à la cour d'Oran. Une page spéciale sur facebook a même été créée et intitulée : “Collectif de soutien au citoyen algérien S. K.”, faisant réagir de simples citoyens ou encore des organismes de défense des libertés comme Amnesty International ou encore celui du représentant de l'Eglise protestante d'Algérie, Mustapha Karim. Un appel à se rassembler devant le ministère de la Justice la veille du procès est encore lancé pour dénoncer ce que d'aucuns qualifient de véritable inquisition. Pour rappel, S. K. avait été dénoncé par l'un de ses voisins qui l'accuse de prosélytisme (il lui avait remis un DVD) et d'avoir proféré des insultes à l'encontre du Prophète Mohamed. C'est sur la base de ces assertions que le jeune homme en question a été condamné le 25 mai 2011 à 5 ans de prison et 200 000 DA d'amende au titre de l'article 144 bis 2 du code pénal. L'avocat de S. K., que nous avons contacté, déplore que les dispositions de la Constitution et la loi relative à la liberté religieuse et la protection des minorités religieuses n'existent que “sur le papier” et d'expliquer plus concrètement : “Dans l'argumentaire qui a amené la condamnation de mon client, il n'y a aucune preuve matérielle, même la personne qui l'a dénoncé, nous ne l'avons jamais vue, elle ne s'est jamais présentée à l'audience et tout a été basé sur cette dénonciation, y compris les DVD saisis au domicile de S. K., qui n'ont jamais été présentés au tribunal… Quant à l'offense au Prophète, il nie totalement !...” Ce qui provoque l'indignation autour de cette affaire, c'est que, dans la motivation du jugement, le terme de “rida” a été employé, ce qui signifie “apostasie” et pour un enseignant à la faculté de droit et militant des droits de l'Homme, le juge en l'état a agi “par idéologie et non en gardien de la loi”. Et notre interlocuteur à son tour de rappeler que “l'Algérie en ratifiant la Déclaration universelle des droits de l'Homme se doit de respecter l'article 18 relatif à la liberté de conscience, de religion et de pensée”. D. LOUKIL