La tendance est, désormais, à l'aggravation. Aucune cité de la capitale n'est à l'abri. Fraîchement sortis de prison, des criminels s'organisent en gangs et opèrent de jour comme de nuit. Terrifiées, les populations victimes s'impatientent. Les vols, les agressions et les batailles rangées reprennent de plus belle avec en toile de fond un climat de terreur qui touche toutes les cités de la capitale. En effet, il ne se passe pas un jour sans qu'un crime ou un grave délit soit signalé à travers l'Algérois où les repris de justice recourent à de nouveaux modes opératoires pour terroriser les populations. Selon nos sources, ces voyous, qui ont par ailleurs bénéficié de grâce présidentielle, récidivent en faisant appel aux mineurs, dont des jeunes filles, pour commettre leurs forfaits. En ce sens, apprend-on, une moyenne de 500 mineurs sont arrêtés par mois, tous impliqués dans des affaires de droit commun. Mais depuis le mois de septembre dernier, la criminalité a connu une hausse vertigineuse dans le Grand-Alger au point où les services de sécurité s'inquiètent et multiplient, eux-aussi, les parades pour limiter les dégâts en parvenant notamment au démantèlement d'une moyenne mensuelle de 30 gangs, généralement composé de 4 à 6 individus. Pis encore, la criminalité a connu une escalade sans précédent après la fête de l'Aïd. Vols de voitures et accessoires de véhicules, agressions à main armée et batailles rangées sont devenus le lot quotidien des Algérois qui font face à une terreur d'un autre genre. Les cités populaires sont les plus visées par ces repris de justice, suivies de la voie publique, surtout au niveau des axes autoroutiers, et des lieux de plaisance où il y a une forte concentration du public. La tendance étant à l'aggravation, les citoyens s'impliquent davantage dans cette lutte implacable contre la délinquance et le crime organisé, en dénonçant leurs auteurs ou en donnant un signalement des individus et des véhicules suspects aux forces de l'ordre. Mais est-ce suffisant ? Evidemment pas, puisque ces criminels bénéficient de grandes complicités au niveau des noyaux durs de la criminalité et opèrent de jour comme de nuit. Connus dans les milieux, ces repris de justice n'interviennent pas dans le même axe. Ils opèrent hors de leurs secteurs habituels pour déjouer toute tentative d'identification. Les enquêtes menées par les services de la Gendarmerie et de la Sûreté nationales ont démontré également que ces voyous, en plus du trafic de drogue et des psychotropes, usent avec une rare violence d'armes prohibées contre toute personne qui affiche une résistance. Une chose est sûre, nous dit-on, les plaintes pleuvent sur les commissariats et les brigades de la GN et la bataille ne fait que commencer. Car au rythme où vont les choses, la vermine risque de s'inscrire dans la durée et les poches de la criminalité ne risquent guère de se vider tant que les repris de justice se recyclent d'une manière loin d'être épisodique. Cette prédisposition, on pourrait la déduire à travers le nombre d'arrestations qu'opèrent chaque mois les services de l'ordre, soit une moyenne de 1 500 à 2 000 individus, dont 500 mineurs. Mais les dégâts collatéraux sont là pour témoigner de l'impact de cette terreur qui ne laisse aucune conscience indifférente. C'est dire que les condamnations prononcées par la justice et les séjours dans les prisons (situées dans les centres urbains) ne dissuadent pas ces criminels qui rebondissent pour imposer leur diktat au détriment de la sécurité des personnes et des biens. FARID BELGACEM