Outre les menaces directes de George Bush, les pays arabes font pression sur Saddam afin qu'il accepte le contenu de la résolution votée vendredi. Alors que l'Irak, qui doit donner une réponse avant le 15 novembre, fait durer le suspense, les pays arabes le pressent de donner son accord pour la mise en œuvre de la résolution 1441. En effet, les vingt-deux ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Ligue arabe qui étaient réunis au Caire exhortent le pouvoir à Bagdad à coopérer avec les inspecteurs onusiens. Ils ont accueilli favorablement le contenu de la nouvelle résolution et demandent “la poursuite de la coopération entre l'ONU et l'Irak pour régler pacifiquement tous les problèmes en suspens, en prélude à une levée des sanctions imposées à l'Irak et de mettre fin à l'embargo qui lui est imposé”. Les ministre des Affaires étrangères arabes ont tenu à préciser que la résolution 1441 “ne constitue pas une base pour un recours à la force militaire contre l'Irak”, tout en appelant les inspecteurs de l'ONU à s'abstenir de toute provocation lors de leur séjour en Irak. Mieux, la Syrie, qui a voté la résolution en sa qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, exige que des inspecteurs arabes figurent dans la liste des inspecteurs appelés à se rendre en Irak. La position syrienne a été adoptée par le conseil de la Ligue arabe. D'un autre côté, les Etats-Unis poursuivent leur campagne d'intimidation et de menaces contre le régime de Saddam Hussein. George Bush ne cesse de répéter ses avertissements au président irakien en agitant la menace du recours à la force militaire en cas de violation des obligations fixées par le Conseil de sécurité de l'ONU. Pour être plus persuasif, le patron de la Maison-Blanche laisse croire que son plan de guerre contre l'Irak est déjà arrêté. Les révélations du New York Times sont là pour le démontrer. Le secrétaire général de l'Administration Bush, Andrew Card, a affirmé que “les Etats Unis n'avaient besoin de la permission de l'ONU” pour agir en Irak, que si ce pays viole ses obligations. La Grande-Bretagne abonde dans le même sens pour accentuer la pression sur Bagdad. Le ministre britannique de la Défense, Geoff Hoon, a conforté la position de Washington en affirmant que les Etats-Unis n'avaient pas besoin d'un mandat de l'ONU pour mener une guerre contre l'Irak. Quant à la conseillère à la sécurité du président US, Condoleeza Rice, elle s'est déclarée très sceptique sur les chances de voir l'Irak coopérer de bonne foi avec l'ONU. Elle va plus loin en disant que “la prochaine fois que Saddam Hussein nous donnera une mauvaise information, il sera considéré en violation patente des termes de la résolution”. Pendant ce temps, le président irakien fait durer le suspense en convoquant pour hier soir son Parlement pour examiner le contenu de la résolution 1441 et de donner son avis. Après cela, ce sera au tour du Conseil de commandement de la révolution irakienne, la plus haute instance dirigeante en Irak, de statuer. K. A.