À l'occasion de la semaine mondiale de l'entreprenariat, Napeo Algérie, la structure locale du Partenariat nord-africain pour les opportunités économiques au Maghreb, a organisé, jeudi, à la grande Ecole de commerce HEC Alger, un débat sur la franchise en Algérie, animé parmi Me Hind Benmiloud, avocate d'affaires, qui a contribué de manière importante au développement de la franchise dans le pays. Ce mode de commerce est né en 1920 aux Etats-Unis, en 1970 en France. En Algérie, la première franchise a été lancée en 2004. Qu'est-ce qu'on entend par franchise ? “Un contrat entre un commerçant, un fabriquant, un prestataire de service appelé franchiseur suivant lequel il autorise une entreprise dénommée franchisée à utiliser sa marque, son concept. En d'autres termes, il s'agit d'un accord qui a pour objet, pour le franchiseur, de commercialiser ses produits à travers un réseau de franchiseurs”, a-t-elle indiqué. En réponse à une question pertinente d'un étudiant de HEC sur les avantages de la franchise en Algérie, la présidente de Napeo Algérie a expliqué qu'elle permet un transfert de savoir-faire. Elle correspond à une étape d'apprentissage avant que la franchise ne se transforme dans une phase ultérieure en une société de production de biens de qualité. La franchise intervient dans le créneau de l'importation de produits de qualité qui ne sont pas fabriqués localement, a-t-elle souligné. Le franchiseur, de plus, a pour obligation de former le franchisé. L'oratrice a mis en relief la diversité des franchises. Il existe des franchises commerciales comme Carré Blanc, le linge de maison de grande renommée en France (marque distribuée par sa société), des franchises de services comme Speedy (réparation automobile), des franchises de production comme Coca-Cola, BKL. Ces enseignes sont présentes en Algérie. Quant au mode d'emploi, créer une société de franchise dans le pays est plus facile (par rapport à une société d'importation ou de production), a-t-elle argué. Parce qu'elle bénéficie de l'expérience du franchiseur, de son appui. Mais comment entrer en contact avec un franchiseur ? Tout simplement par internet, a-t-elle ajouté. Le franchiseur pose une série de questions au promoteur. S'il juge que le profil de son potentiel distributeur est intéressant, la relation peut se nouer et déboucher sur un contrat de franchise. Cela passe aussi par les salons. Une exposition est organisée, en effet, en mars en France sur la franchise. On peut y saisir les opportunités de créer sa propre entreprise de franchise. Cela ne veut pas dire que le processus de création d'un tel type de société n'est pas complexe. Depuis 2008, de nouveaux textes réglementaires sont venus compliquer la naissance de ces entreprises. Réussir à pérenniser la société de franchise nécessite, en outre, l'acquisition d'un savoir-faire en gestion, notamment en marketing, en commerce extérieur, d'un suivi constant de son activité. Quant à l'environnement de la société de franchise en Algérie, il reste difficile. En effet, les pouvoirs publics tentent de limiter les importations. En dépit de ce contexte contraignant, la franchise présente des atouts. Elle permet de lutter contre la contrefaçon. En effet, le franchiseur est obligé d'assurer et l'origine et la qualité des produits avant leur expédition. La franchise en Algérie, par la transparence de ses transactions et la traçabilité des flux à la fois financiers et de marchandises, empêche l'évasion fiscale. Elle crée des emplois et de la richesse. Le paiement des royalties, en termes simple redevance à payer au franchiseur, lui constitue un autre obstacle au développement de la franchise dans le pays. La Banque d'Algérie l'interdit pour les franchises de commerce. Pour les sociétés de franchise de service ou de production, elle traite les dossiers au cas par cas. Le transfert de redevance peut s'opérer sous forme de paiement au titre de contrat de formation ou d'assistance technique. K. Remouche