La violence basée sur le genre est une pandémie globale qui dépasse toutes les frontières : l'ethnicité, la race, le statut socioéconomique et la religion. Elle peut représenter une menace pour les femmes et filles à tout moment de leur vie, du fœticide féminin et l'accès inadéquat à l'enseignement, au mariage d'enfant, l'inceste et ce qui est appelé le crime “d'honneur”. Elle peut prendre la forme de la violence domestique, le viol (y compris le viol conjugal), l'exploitation sexuelle et l'abus, la traite des personnes, ou la négligence et l'ostracisme des veuves. Une femme sur trois expérimente une fois dans sa vie la violence basée sur le genre. La violence physique augmente le risque de problèmes de santé, de fausse couche et de maladies sexuellement transmissibles comme le VIH. Mais, au-delà de la souffrance, la violence basée sur le genre a des implications économiques au niveau national telles que le ralentissement de l'investissement étranger et une perte de confiance en certaines institutions des pays. Aucun pays n'est immunisé contre ces coûts. Aux Etats-Unis, le coût de la violence contre les femmes dépasse les 5,8 milliards de dollars par an. À des moments de restrictions budgétaires, certains peuvent présenter les efforts d'intervention comme étant excessivement chers. Bien qu'investir des ressources dans la prévention et le jugement des actes d'agression contre les femmes coûte de l'argent, il finit par payer à long terme. L'Acte des Etats-Unis sur la violence à l'égard des femmes, qui souligne les efforts visant à enquêter et juger ce genre de crime, a économisé plus de 16 milliards de dollars depuis son entrée en vigueur en 1994. Cette année, nous marquons la campagne “16 jours d'activisme contre la violence basée sur le genre”, qui débute le 25 novembre avec la Journée mondiale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes et s'achève le 10 décembre avec la Journée mondiale des droits de l'Homme. Il est clair que la communauté internationale doit offrir plus que des mots pour libérer les femmes et filles du cauchemar de la violence. Qu'elle survienne au coin d'une rue de notre voisinage ou à des endroits éloignés, la violence à l'égard des femmes et filles nous nuit à tous, hommes et femmes. Nous devons nous élever contre l'impunité qui laisse les auteurs d'actes odieux non sanctionnés. Nous devons améliorer la situation des femmes et des filles à travers le monde, une situation précaire qui les rend vulnérables. Nous devons mettre à contribution les hommes et garçons pour prévenir la violence et changer les attitudes à l'égard des genres ; augmenter l'engagement de la communauté et des leaders politiques sur cette question ; et souligner et promouvoir des programmes effectifs existants. Les pays ne peuvent pas progresser lorsque la moitié de leur population est marginalisée, maltraitée et sujette à la discrimination. Lorsque les femmes et filles bénéficient de leurs droits et d'opportunités égales dans les domaines de l'enseignement, la santé, l'emploi et la participation politique, elles promeuvent leur famille, leurs communautés et leur nation et deviennent des agents du changement. Comme l'a noté la secrétaire d'Etat, Clinton, “investir dans le potentiel des femmes et filles du monde est l'un des moyens les plus sûrs de parvenir au progrès économique global, à la stabilité politique et à une plus grande prospérité pour les femmes et les hommes du monde entier”. H. S. E. (*) Ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique à Alger