La violence exercée contre les femmes devient très inquiétante. Le phénomène est en hausse. Pour sensibiliser les citoyens à œuvrer contre ce genre de pratiques, l'Institut national de santé publique a organisé, en coopération avec la représentation de l'OMS à Alger, un atelier avec les journalistes dans l'objectif de «collecter le maximum de données» concernant le sujet. Dans la perspective de réduire l'ampleur de ce phénomène, il est attendu que les médias jouent un rôle primordial. Ces derniers sont ainsi tenus d'évoluer sur le terrain de la sensibilisation et de l'éducation des populations. Même si le rendez-vous n'a pas drainé une assistance nombreuse, il n'en demeure pas moins que les participants ont abordé la question sans le moindre complexe. Intervenant à l'ouverture de l'atelier, Mme Faïka Medjahed, de l'INSP, a soutenu que «ce genre de rencontres vise à chercher la meilleure manière de cerner la question de la violence à l'égard des femmes». Pour le représentant de l'Organisation mondiale de la Santé, M. Bah Keïta, «la violence à l'encontre des femmes et des filles est un problème majeur qui concerne la santé et les droits de la personne humaine. A tout moment de leur vie, dans leur petite enfance, leur enfance, leur adolescence, à l'âge adulte ou pendant leur vieillesse, les femmes peuvent subir des mauvais traitements physiques ou moraux. La violence nuit gravement à la santé des victimes, mais il s'agit d'un problème social qui appelle l'action immédiate et coordonnée de multiples secteurs». S'appuyant sur la déclaration portant élimination de la violence à l'égard des femmes, M. Keïta ajoute que le texte onusien englobe la violence physique, sexuelle et psychologique exercée au sein de la famille et au sein de la collectivité, y compris les coups, les sévices sexuels infligés aux enfants de sexe féminin, les violences liées à la dot, le viol conjugal, les mutilations génitales et autres pratiques traditionnelles préjudiciables à la femme, la violence liée à l'exploitation… Le même interlocuteur note que «la violence à l'encontre des femmes a de graves conséquences sur la santé physique et mentale. Les femmes maltraitées sont plus sujettes à la dépression, à l'anxiété, aux troubles psychosomatiques, aux troubles de l'alimentation et aux problèmes sexuels». A. Y.