L'artisanat au menu pendant tout un mois pour ne plus se contenter d'une seule journée en guise de célébration. C'est dire qu'il ne s'agit plus pour les responsables du secteur de marquer juste l'événement mais de booster véritablement une activité qui est, inéluctablement, complémentaire à celle du tourisme. Au-delà de la symbolique artistique, c'est surtout le moyen le plus fiable pour perpétuer des traditions et protéger la mémoire collective et identitaire. Aussi, le 16e Salon international de l'artisanat, qui se tient depuis hier au Palais des expositions des Pins-Maritimes, et ce, jusqu'au 28 du mois courant, se veut être un espace de rencontre et d'expression des professionnels exerçant dans les différentes filières d'activité du secteur. Inauguré hier par Smaïl Mimoune, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, cet événement se fixe, entre autres, comme objectifs la promotion et la commercialisation des produits de l'artisanat, les échanges d'expériences et de savoir-faire entre les artisans nationaux, d'une part, et les artisans étrangers, d'autre part. Il est question aussi de tester le comportement du produit algérien par rapport à la concurrence étrangère, motiver et encourager les artisans pour plus d'efforts en termes de créativité, développer le partenariat avec l'étranger et faire intéresser les jeunes à investir dans le secteur. Notons la participation de pas moins de 203 artisans nationaux représentant 34 Chambres de l'artisanat et des métiers. Les étrangers sont également présents avec 18 participations venant de l'Inde, d'Indonésie, du Pakistan, du Vietnam ainsi que de France à travers deux membres d'une association française qui participent au salon à titre de consultants pour le choix des produits exposés qui seront retenus pour le prochain salon professionnel Maison et Objet de Villepinte - Paris, prévu du 20 au 24 novembre 2012 et auquel le secteur de l'artisanat est appelé à prendre part. L'occasion est donnée, par ailleurs, pour entamer le débat et réfléchir sur des méthodes efficientes pour porter au mieux cette activité. Il s'agit d'abord de régler le problème de la matière première pour laquelle des études sont lancées afin de connaître le gisement national et la qualité de la matière. “Ces études permettront, ainsi, la réduction de l'importation.” Comme expliqué par M. Benabdelhadi, directeur général de l'artisanat, lors de manifestations précédentes. Notre interlocuteur nous parlera aussi de l'allégement fiscal et annoncera que “les artisans sont désormais exonérés d'impôts à vie (filiale artisanale d'art)”. M. Benabdelhadi abordera, également, la pertinence de la formation et annoncera la réalisation de pôles d'excellence à travers des instituts pour la céramique à Tipasa, l'orfèvrerie à Batna et la taille de la pierre précieuse à Tamanrasset. Il s'agit de professionnaliser une communauté qui ne fait que s'agrandir pour atteindre, actuellement, 425 000 artisans dont 72 000 nouveaux venus pour seulement l'année 2011. Nabila SaIdoun