Le chef du gouvernement s'est engagé à prendre en charge les revendications des enseignants. Annoncée depuis une semaine, la rencontre Ouyahia-Sidi Saïd a finalement eu lieu hier matin. Selon le secrétaire général de l'UGTA, cette entrevue a permis de débattre plusieurs dossiers, notamment le plus chaud, celui de l'éducation nationale. à ce propos, Sidi Saïd affirme que le chef du gouvernement s'est engagé à prendre en charge les doléances des enseignants. “Le chef du gouvernement a qualifié les revendications des enseignants de légitimes”, rapporte le patron de la Centrale syndicale. Pour autant, le Premier ministre n'a rien promis de concret qui puisse mettre fin au mouvement de protestation. “On ne peut pas tout avoir du premier coup”, explique son hôte. Le SG de l'UGTA confie qu'une autre rencontre est programmée dans les prochains jours. En attendant, la grève des lycées, initiée par deux syndicats autonomes, le Conseil des lycées d'Alger (CLA) et le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), se poursuit indéfiniment. “Puisque les autres ne veulent pas de moi, je me contenterai de défendre mes troupes”, précise Sidi Saïd en réponse au refus du CLA et du Cnapest de sa médiation. Son implication dans le conflit intervient au moment où la Fédération UGTA du secteur de l'éducation monte au créneau et tente de mobiliser la base en perspective d'un débrayage à l'échelle nationale et au niveau de tous les paliers de l'enseignement. En effet, la FNTE a convoqué, hier soir, une session extraordinaire, à laquelle sont conviés tous les responsables des Unions de wilaya. Inattendue, cette rencontre vise officiellement à interpeller le gouvernement sur tous les points de négociations laissés en suspens depuis la grève de février 2002. Mais, il est fort à parier que cette radicalisation du discours du syndicat UGTA vise à récupérer le mouvement des lycées et permettre par conséquent à la Centrale syndicale de s'imposer comme interlocuteur privilégié des pouvoirs publics. D'ailleurs, les représentants du CLA et du Cnapest l'ont bien compris. “L'UGTA veut déclencher une grève pour s'imposer à la table des négociations”, a affirmé Mériane Meziane, président du Cnapest, lors de la conférence de presse qu'il a tenue ce mardi. Un tel plan convient parfaitement aux autorités. Hier encore, Boubekeur Benbouzid, ministre de l'éducation nationale, lors de son intervention devant les parlementaires, a réitéré sa position de principe, en affirmant qu'il reste ouvert au dialogue, mais uniquement avec les syndicats agréés et les enseignants grévistes à titre individuel. Donc exit Cnapest et le CLA. S. L. Retard dans l'agrément du syndicat CNAPEST Vers une commission d'enquête parlementaire Le bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN), réuni mardi soir, a décidé de soumettre au vote en plénière, probablement parallèlement au vote de la loi de finances, la semaine prochaine, une résolution relative à la demande de mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur le retard mis par le gouvernement pour l'agrément du Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). Initiée par le groupe parlementaire du Mouvement pour le renouveau national (MRN), cette résolution, déposée le 29 octobre dernier, a été jugée “remplissant les conditions de forme” par les membres du bureau de l'APN. Selon Abdelghafour Saâdi, chef du groupe parlementaire du MRN, l'un des mobiles à l'origine de l'initiation de cette résolution est que “le dialogue aurait été possible si le syndicat avait été agréé”. Les députés entendent ainsi enquêter auprès du ministre du Travail et de la Sécurité sociale sur les raisons qui empêchent l'agrément d'un syndicat qui a pourtant prouvé sur le terrain ses capacités de mobilisation. K. K.