Désormais, la démarche adoptée par les pouvoirs publics depuis le début de la grève des enseignants ne fait qu'endurcir le mouvement qui s'achemine inexorablement vers une année blanche. Le Conseil des lycées d'Alger (CLA) reconduit le mouvement de protestation pour une autre semaine, du 8 au 14 novembre, la cinquième depuis la rentrée scolaire. C'est ce qui a été annoncé, hier, dans une conférence de presse, organisée au siège du CNES, par M. Osmane, secrétaire général du CLA. Celui-ci n'exclut pas, à cette occasion, la possibilité de reconduire la grève à d'autres semaines de débrayage si les pouvoirs publics persistent à nier la légitimité du mouvement. “Devant l'inacceptable silence des pouvoirs publics, nous sommes convaincus qu'il est capital de maintenir la pression pour ouvrir les négociations. Le ras-le-bol accumulé depuis plusieurs années par les enseignants explique leur colère et la forte mobilisation d'aujourd'hui”, déclare M. Osmane qui ajoute : “Le mouvement est né d'une plate-forme de revendications posant les problèmes socioprofessionnels des professeurs du secondaire, à savoir l'augmentation des salaires à 100%, la réduction de l'âge de la retraite après 25 ans de service effectif et la promulgation du statut particulier des PES et nous ne négocierons pas en dehors de ces revendications.” Le secrétaire général du Conseil des lycées d'Alger signale que les enseignants sont déterminés à poursuivre les actions de contestation jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications. Il précise que le mouvement compte sur cette mobilisation pour arriver au succès. “Toutes les tentatives de dévoyer notre mouvement ont échoué. Plus les dispositions répressives se multiplient, plus le mouvement gagne du terrain, notre conquête, aujourd'hui, est d'arracher dans la lutte quotidienne la reconnaissance de la légitimité de nos revendications”, affirme le conférencier. Concernant la médiation du responsable de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), le Conseil des lycées d'Alger refuse toute médiation, ainsi que l'idée obstinée des pouvoirs publics à vouloir ouvrir le dialogue avec ce syndicat. “Le Conseil des lycées d'Alger et le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement du secondaire et technique sont les seuls représentants des enseignants grévistes. La Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE) est morte lorsqu'elle a refusé d'adhérer au mouvement dès le début de cette action”, atteste M. Osmane. Par ailleurs, il reste sceptique sur la volonté de Sidi Saïd à vouloir régler le conflit de l'éducation. “Le but de Sidi Saïd est de sauver la FNTE, car s'il était soucieux du sort des professeurs de l'éducation, il aurait pu soumettre et débattre nos revendications à la tripartite. L'appel à la grève et l'ouverture du dialogue avec la FNTE ne sont que de la poudre aux yeux, car tout a été décidé avant, avec MM. Benbouzid et Sidi Saïd lors de la tripartite”, conclut-il. N. A. BENBOUZID : “NOUS FERONS TOUT POUR REGLER LA CRISE” Dans un communiqué adressé à la rédaction, le ministère de l'Education nationale déplore la grève des enseignants lancée par le Conseil des lycées d'Alger et le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique. Il affirme, encore une fois, sa volonté de régler ce conflit et invite les enseignants grévistes ou pas au dialogue. Par ailleurs, le ministre de l'éducation appelle les professeurs du secondaire à la sagesse et réaffirme sa position : “Le ministère de l'éducation n'épargnera aucun moyen et utilisera toutes les voies, dans le cadre de la loi, pour le règlement de cette situation”. N. A.