La direction actuelle du Front de libération nationale (FLN) ne compte plus rester les bras croisés devant les tentatives, sans cesse renouvelées, de déstabilisation auxquelles elle fait face. De la dénonciation de cette entreprise de sape, elle est passée maintenant à l'offensive. Le la a été donné par Ali Benflis qui, après avoir longtemps fait dos rond, a décidé de descendre dans l'arène pour croiser le fer avec le clan présidentiel. Il ne s'est pas paré de gants pour désigner, ouvertement, lors d'une conférence de presse, animée en septembre dernier, le “Président-candidat” comme le chef d'orchestre de cette entreprise de déstabilisation. Depuis, la direction du parti s'est comme revigorée en rendant coup pour coup. En critiquant ouvertement aussi bien le Président lui-même, pour son rôle dans cette affaire, que ses entreprises politiques passées et présentes. Ainsi, le bureau politique qui s'est réuni mardi est tombé à bras raccourci sur le “Président-candidat” qui a rouvert des “dossiers sensibles” comme le code de la famille et la justice. Dans le communiqué sanctionnant ses travaux, le BP a exprimé “sa plus vive préoccupation devant les manœuvres du Président-candidat consistant à exhumer, à la veille de la fin de sa mandature, des dossiers longtemps gelés par lui-même”. Pour le BP, le traitement de ces dossiers nécessite “une approche et un débat sereins, loin des calculs politiciens et des démarches improvisées”. Reproche est aussi fait au Président pour son “utilisation des deniers publics à des fins inavouées”, en lui rappelant “l'obligation, qui s'impose à tous, du strict respect des règles régissant les dépenses publiques”. En outre, la direction du FLN a dénoncé même Ouyahia pour “l'immixtion du pouvoir exécutif dans le fonctionnement du syndicat de la magistrature et ses tentatives de porter atteinte à la stabilité de son fonctionnement”. Par ailleurs, concernant les tentatives du clan présidentiel de se réapproprier le parti, le BP condamne vigoureusement “la poursuite de la campagne de déstabilisation et d'intimidation” menée contre les élus du parti par “certaines sphères de l'administration à l'instigation du candidat-Président pour les amener à s'écarter de la ligne politique du parti et à s'éloigner de la concrétisation des engagements qu'ils ont pris vis-à-vis de leurs électeurs”. Après quoi, la direction du FLN a révélé que le parti “a entamé la préparation de dossiers qui dévoilent toutes ces violations ainsi que leurs auteurs, tout en se réservant le droit de recourir à la justice”. Contacté pour de plus amples informations sur cette entreprise, M. Abdeslam Medjahed nous a indiqué que c'est le bureau politique qui chapeaute cette opération. S'est-il fixé un délai pour finaliser ces dossiers ? Medjahed répond par la négative, arguant de la poursuite des pratiques de déstabilisation. A. C.