Même si toute l'énergie des députés tend vers une priorité qui est celle de préserver le statut d'élu qu'ils ont et qu'ils veulent faire perdurer, à travers ce qu'ils considèrent comme leur texte, le projet de loi sur les partis politiques, celui relatif à l'information ne laisse pas indifférent. Beaucoup de formations affûtent leurs armes en prévision de la création de supports nouveaux. Certains se sont empressés d'annoncer leur intention d'investir dans l'audiovisuel et notamment dans la télévision, alors que ni la loi ni le cahier des charges ne sont encore connus. C'est dire que le ministre de la Communication, dans son oral d'aujourd'hui devant les élus, aura fort à faire pour expliquer que le chemin vers la liberté d'expression sera encore long, après une si longue hibernation dont ces mêmes élus se sont contentés. Près de cinquante interventions sont programmées, mais combien iront dans le sens de l'ouverture totale, de l'accès libre à l'information et de la défense de la profession ? La commission culture et information, qui a reçu plus de 70 professionnels et spécialistes des médias, se contentera-t-elle de généralités ou prendra-t-elle en charge les nombreuses contributions qui leur ont été livrées ? Autant de questions dont nous connaîtrons les réponses dans les jours qui suivent tout en ayant à l'esprit que la défense de la profession ne peut être assurée que par cette dernière qui tarde à s'organiser. Que ce soit les journalistes, les éditeurs ou les autres métiers. Cette situation de statu quo semble arranger tout le monde dans un secteur non encore balisé et sujet à des dérapages qui nuiraient à l'image de la profession. C'est dire qu'on est encore loin de cette puissance de 4e pouvoir dont on nous affuble afin de flatter notre ego pour mieux nous endormir. O. A. [email protected]