“Défendre un statut digne du nucléaire, une grille des salaires attractive et préserver les acquis des travailleurs, particulièrement les grades et les promotions de tous les corps confondus”, tel est le mot d'ordre du Conseil de coordination du Commissariat à l'énergie atomique (Comena) qui vient de lancer un préavis de grève à partir du 15 décembre prochain. Cette décision a été prise suite à la réunion de coordination, dimanche dernier, des conseils syndicaux du nucléaire qui a débattu de la situation socioprofessionnelle des employés et qui a également étudié la situation préoccupante de la gestion du dossier du statut des travailleurs du Commissariat à l'énergie atomique, sous tutelle du ministère de l'Energie et des Mines, lit-on dans la déclaration finale, et dont Liberté s'est procuré une copie. Dans ce document, transmis au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et au ministère de l'Energie et des Mines, les syndicalistes dénoncent “l'opacité qui entoure l'élaboration de la version finale du statut, la grille des salaires et le régime indemnitaire”. Selon les termes dudit document, “le Commissaire à l'énergie atomique refuse tout dialogue et il a toujours refusé d'associer le partenaire social représentant les chercheurs et les ingénieurs du nucléaire à l'élaboration du statut particulier, et ce, depuis plus de cinq ans !” Il est utile de savoir que, selon le décret de sa création en 1996, le Comena devrait être régi par un statut spécifique. Raison pour laquelle, cette coordination compte aller loin pour arracher cet acquis longtemps revendiqué. Aussi, les travailleurs estiment que “la grille des salaires présentée par les responsables du Comena, par data show, il y a plus de six mois, n'est qu'une illusion”. Les conseils syndicaux iront jusqu'à remettre en cause la bonne foi du Comena qui “s'oppose aux orientations du Premier ministre pour la mise en place d'un statut distinct de la Fonction publique et la mise en place d'une grille des salaires attractive, et ce, en concertation avec les partenaires sociaux”. Plus loin, ils dénoncent également l'opposition du Comena “aux orientations du ministère de tutelle de prendre en considération les revendications des travailleurs, le refus de tout dialogue avec les partenaires sociaux et le black-out total sur l'information”. Espérant un dénouement rapide à ce conflit, les conseils syndicaux interpellent le ministère de l'Energie et des Mines afin d'intervenir pour mettre fin à cette situation qualifiée de “critique”. De même, ils interpellent les pouvoirs publics et dénoncent “l'impasse dans laquelle se trouve le secteur du nucléaire en Algérie”. Affiliée à la Fédération nationale de l'industrie de l'énergie et du gaz (FNIEG-UGTA), la Coordination nationale des syndicats du nucléaire ne compte pas baisser les bras tant que ses principales revendications ne sont pas prises en charge pour préserver les acquis des travailleurs et sauver un secteur névralgique qui risque l'agonie. FARID BELGACEM